Journée des frontières africaines : le Prof. Célestin Nguya Ndila Malengana attire l’attention des Congolais sur la notion des frontières

Jeudi 8 Juin 2017 - 15:15

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Cette occasion a permis au secrétaire permanent de la Commission permanente des frontières (CPF) d’attirer l’attention sur le souci d’assurer suffisamment de visibilité à la frontière congolaise, en érigeant des bornes intermédiaires entre les bornes principales.

Le secrétaire permanent de la Commission permanente des frontières (CPF) du ministère de l’Intérieur et sécurité, le Prof. Célestin Nguya Ndila Malengana, a tenu, le 7 juin 2017, au Salon Bleu de l’Hôtel du gouvernement, à Gombe, une conférence centrée sur la frontière vue comme une séparation, une barrière mais également comme un trait d’union entre les peuples. Cette activité tenue sur le thème : « Borne frontière : symbole et message pour la population de la RDC », a été organisée par la CPF, à l’occasion de la journée consacrée aux frontières africaines par une décision de l’Union africaine (UA) de 2010. « Il faut comprendre ici le changement que connaît aujourd’hui la fonction traditionnelle de la frontière ; car, elle unit en même temps qu’elle sépare les Etats et les peuples », a-t-il dit, précisant que dans les milieux de l’UA, on voudrait que la frontière serve de passerelle entre Etats.

La conférence a également permis au secrétaire général de la CPF de s’étaler sur le rôle de cette structure qu’il dirige et qui a pour missions essentielles d’être au service du gouvernement congolais.

Borne frontière comme un symbole

Parlant de la borne frontière, le Prof. Célestin Nguya Ndila Malengana a noté qu’étant quelque chose de grand aux yeux de la personne qui l’aperçoit, celle-ci était premièrement un symbole, parce qu’elle représente l’Etat. « Elle est en même temps un message, puisqu’elle transmet une communication importante qui annonce le début et la fin des pouvoirs étatiques », a-t-il ajouté, s’appuyant sur la définition qui voit en la frontière, « la ligne déterminante où commencent et finissent les territoires relevant respectivement de deux Etats voisins ». Cette ligne, a-t-il expliqué, a pour fonction traditionnelle de séparer des espaces territoriaux où s’exercent deux pouvoirs souverains différents.

Le secrétaire permanent de la CPF a, par ailleurs, relevé que depuis la proclamation des indépendances, on est donc, de temps en temps, confronté à des conflits entre Etats voisins. Les revendications territoriales, a-t-il soutenu, ont pris parfois l’allure d’une réaffirmation du principe des nationalités ; parce que l’ethnie, réalité anthropologique et politique traditionnelle, n’a pas été totalement absorbée par la colonisation pour favoriser l’apparition de la nation moderne née sur le modèle européen. « Il en est résulté des conflits territoriaux ; dans certaines situations, l’objet de litige entre Etats nouveaux dépassant les limites des territoires remettait en question une entité déterminée en tant qu’Etat », a-t-il expliqué. Pour lui, c’est cette instabilité ainsi créée qui a conduit les fondateurs de l’OUA à proclamer « l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation ».

Le Prof. Célestin Nguya Ndila Malengana a également insisté sur le fait qu’aux frontières, les intérêts des Etats, des nations et des peuples et des particuliers se croisent. Seul ou dans le cadre d’une coopération structurelle, a-t-il rappelé, tout Etat a l’obligation de protection et de défense contre ce qui est nuisible, d’une part, et d’autre part, le devoir d’encourager tout ce qi favorise la paix, la stabilité et le développement.

Exécuter le Programme frontière de l’UA

Survolant les activités de la structure sous sa direction, le secrétaire permanent de la CPF a noté que cette dernière, mise sur pied par la RDC à l’invitation de l’UA, a comme activité principale d’exécuter le Programme frontière de l’UA, source virtuelle de la crise que traverse le pays, par la démarcation des frontières avec ses neuf voisins. La CPF, a-t-il expliqué, conçoit, élabore et met en œuvre la politique nationale des frontières en RDC, crée des mécanismes et programmes susceptibles de prévenir les conflits en assurant sur le terrain, les travaux de délimitation et de démarcation des frontières avec chaque Etat voisin, promeut la coopération transfrontalière pour le développement et la sécurité des zones frontalières.

À l’en croire, l’exécution des traités et accords internationaux relatifs aux frontières est présentée selon que, depuis la fin de la colonisation, la démarcation n’a pas eu lieu du tout, elle a été partielle, la réaffirmation des frontières par la vérification de bornage et reconstruction éventuelle des bornes détruites. Pour le Prof. Célestin Nguya Ndila Malengana, rentrent dans la première catégorie, les frontières RDC-Burundi, RDC-Soudan du SUD, RDC-RCA, RDC-RC, RDC-Tanzanie. Alors que dans la deuxième catégorie, l’on trouve les frontières RDC-Ouganda, RDC-Zambie ; et celles qui attendent la réaffirmation sont les frontières RDC-Angola et RDC-Rwanda.

Par extension, les attributions de la CPF s’étendent aussi sur les limites intérieures, entre les entités territoriales, alors que cette structure est également représentée dans les grandes Commissions mixtes défense et sécurité entre la RDC et ses voisins. « Sa contribution est à noter dans l’élaboration des régimes juridiques de transfrontaliers », a-t-il expliqué.

Dans sa conclusion, ce scientifique et gestionnaire s’est posé la question de savoir si l’état actuel de la démarcation de la frontière commune entre la RDC et chacun de ses voisins constituait une des causes des pillages des richesses naturelles du Congo et représentait un risque potentiel de perturbation des élections attendues au pays. À l’en croire, des précautions étaient à prendre, vu l’importance de l’élection en tant qu’expression démocratique.

De son avis, pour les experts, catégorie dont il fait partie, le souci d’assurer suffisamment de visibilité à la frontière se limite à ériger des bornes intermédiaires entre les bornes principales. Ce qui exige, a-t-il prévenu, des moyens conséquents.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: le Prof. Célestin Nguya Ndila Malengana/photo Adiac

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