Journée du 8 mars : les femmes de la RDC appelées à exiger le respect de la Constitution

Jeudi 10 Mars 2016 - 18:25

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Pour l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), les mêmes causes produisant les mêmes effets, les femmes sont interpellées et doivent faire attention et lutter afin que tous les acteurs politiques respectent leurs engagements dont la Constitution, gage d’une paix durable et d’une grande sécurité pour les femmes.

 

L’Asadho a lancé, à l’occasion du mois de mars 2016 dédié à la femme, un appel à toutes les femmes pour exiger de la classe politique le respect strict de la Constitution de la RDC.

Dans cette appel lancé la veille de la journée du 8 mars, cette ONG a rappelé que la Constitution en vigueur, issue de l’Accord global et inclusif de Sun City, est le résultat des difficiles négociations entre les belligérants qui avaient mis le pays à feu et tué plusieurs femmes et enfants à travers les villes et villages, particulièrement dans l’est de la RDC.

Respectée et protégée par tous

Pour l’Asadho, cette Constitution, qui constitue le minimum de compromis accepté par tous les belligérants et par le peuple congolais afin de mettre fin à la guerre et de travailler ensemble pour la consolidation de la paix retrouvée et la relance du processus de démocratisation, doit être respectée et protégée par tous, particulièrement par les femmes qui ont été les grandes victimes des différentes guerres que la RDC a connues. « Les stratégies mises en place par le président Mobutu pour conserver le pouvoir et empêcher à tout autre Congolais d’y accéder par les voies démocratiques avaient eu pour résultat la prise d’armes par les Forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), avec Mzée Kabila, pour chasser Mobutu du pouvoir », a rappelé cette ONG, qui a noté qu’au pouvoir, Mzée Kabila avait aussi, à son tour, concentré tous les pouvoirs entre ses mains en réduisant l’espace démocratique. Ce qui a eu pour conséquence, a-t-elle rappelé, la recrudescence des mouvements rebelles dans tout le pays. « La grande conséquence du non-respect des règles démocratiques par les présidents Mobutu et Laurent-Désiré Kabila, c’est la recrudescence de la violence et la multiplicité des mouvements insurrectionnels armés avec plusieurs milliers des femmes tuées, déplacées,  enterrées vivantes, violées, etc. », a souligné l’Asadho.

La réduction de l’espace démocratique

L’Asadho note qu’aujourd’hui, la majorité présidentielle développe les stratégies similaires pour violer les règles démocratiques, réduire l’espace démocratique et conserver à tout prix le pouvoir au profit d’un seul Congolais. « Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les femmes sont interpellées et doivent faire attention  et lutter afin que tous les acteurs politiques respectent leurs engagements dont la Constitution, gage d’une paix durable et d’une grande sécurité pour les femmes », a souligné cette ONG, en recommandant aux femmes de mener un plaidoyer actif auprès de tous les acteurs pour qu’ils respectent les engagements qu’ils ont pris à travers la Constitution; et de s’opposer à tous les politiciens qui dressent les obstacles à la consolidation de la paix et de la démocratie en cherchant à conserver le pouvoir en violation de la Constitution.

Cette ONG a, par ailleurs, exhorté les acteurs politiques à respecter les engagements pris à travers la Constitution, à s’abstenir de tout acte de nature à réduire l’espace de libertés publiques et à s’abstenir de tout acte de nature à exposer les femmes à la violation de leurs droits fondamentaux.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le président de l'Asadho, Jean-claude Katende /Photo Adiac

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