Journée mondiale sans tabac : les cardiologues insistent sur l'attaque du coeur et des artères par la cigarette

Mercredi 30 Mai 2018 - 12:15

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L’événement, dont le thème retenu cette année est « Le Tabac vous brise le cœur », est celébré le 31 mai. Il va permettre de sensibiliser l’opinion aux dangers de la cigarette, mais aussi de rappeler que ceux-ci ne s’arrêtent pas simplement aux poumons comme certains pourraient le croire.

Comme chaque année, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale sans tabac, des campagnes vont être menées pour amener les gens à ne pas fumer pour être en bonne santé, d’autant que la médecine a déjà prouvé que les fumeurs accroissent considérablement leur risque d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral.

D’après les estimations de la Fédération française de cardiologie, « 80% des victimes d’infarctus âgées de moins de 45 ans sont des fumeurs ». « Dès une cigarette par jour, coeur et artères en danger », insiste-t-elle. « Quels que soient le niveau d’exposition et le type de tabac fumé (cigarette, cigare, pipe, chicha…), le risque d’accident cardiovasculaire est présent. Il n’y a pas de petit tabagisme », a, quant à lui, affirmé Daniel Thomas, cardiologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, cité dans un communiqué du groupe pharmaceutique Pfizer.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) note, pour sa part, que la fumée « favorise la survenue de spasmes des artères (rétrécissement brutal), la formation de caillots et l’apparition de troubles du rythme cardiaque ». Elle « abîme progressivement les artères, et enfin la combustion dégage du monoxyde de carbone qui prive le coeur d’une partie de l’oxygène qui lui est indispensable, et contribue à l’asphyxier. Le tabagisme est un important facteur de risque pour l’apparition de cardiopathies coronariennes, d’accidents vasculaires cérébraux et de maladies vasculaires périphériques », souligne l’organisation.

Le tabagisme est « la deuxième cause principale de maladies cardiovasculaires, après l’hypertension artérielle », selon l’OMS, qui signale que le tabac tue plus de sept millions de personnes par an, dont près de neuf cent mille qui ne fument même pas. Même s’il génère un chiffre d’affaires annuel de près de sept cents milliards de dollars, il faut signaler que le tabac a entraîné plus de morts au XXe siècle que les deux Guerres mondiales réunies. Pour se prémunir, les médecins n’ont qu’un conseil : arrêter de fumer ou ne jamais commencer.

Alors que le monde compte 7,5 milliards de personnes, les fumeurs sont estimés, selon l’OMS, à environ un milliard. Un rapport 2017 de l’organisation signalait que la Chine, premier pays producteur de tabac, compte trois cent quinze millions de fumeurs sur une population de 1,3 milliard d’habitants. Si l’Indonésie est le pays qui compte la plus forte proportion de fumeurs : 76% des hommes de plus de 15 ans y fument, The Tobacco Atlas affirme que la consommation de tabac continue de progresser dans de nombreux pays à revenus moyens et faibles, particulièrement en Afrique subsaharienne. C’est ce qui explique le fait qu’environ 80% des fumeurs dans le monde vivent dans des pays à faibles revenus ou à revenus intermédiaires et deux cent vingt-six millions d’entre eux sont considérés comme pauvres.

Du point de vue des dépenses, une étude réalisée sur le sujet et publiée en janvier 2017, dans la revue scientifique Tobacco Control, relève que le tabagisme absorbe environ 6% des dépenses mondiales consacrées à la santé ainsi que 2% du produit intérieur brut global. Cette analyse coordonnée par l’OMS montre qu’en 2012, le coût total du tabac pour la société à l’échelle mondiale s’est élevé à 1 436 milliards de dollars dont 40% à la charge des pays en développement.

 

Nestor N'Gampoula

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