Journée nationale de l’arbre : 14.000 plants mis sous terre

Jeudi 6 Novembre 2014 - 17:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les agents des institutions publiques et privées puis ceux de la société civile ont planté le 6 novembre à Bambou Mingali, situé à Igné dans le département du Pool, 14.000 plants. Une collection de clones d’eucalyptus, ces arbres ont été mis sous terre sur une superficie de 10 hectares. Cette essence a été choisie à cause de sa productivité élevée, sa résistance aux agents pathogènes et son système racinaire profond. Les arbres ont été plantés avec un écartement de 3,5m par 2m.

Planter un arbre est un devoir citoyen. Ainsi, il est obligatoire pour chaque personne de poser ce geste avec un arbre soit d’essence forestière soit d’espèce fruitière. Cette année le président du Sénat, André Obami Itou, a représenté le président de la République pour le planting sur le site choisi par le gouvernement.

« Le planting d’arbre est une opération très capitale dans la lutte contre le changement climatique. La population congolaise devrait le pratiquer régulièrement au lieu de toujours attendre la date du 6 novembre », a déclaré le président du Sénat.

La 28e journée nationale de l’arbre (JNA) est célébrée sur le thème : «  Luttons contre la déforestation en plantant des arbres ». Planter des arbres signifie augmenter le nombre sur le terrain, remplacer ceux abattus, accroître les superficies boisées, reconstituer et développer le domaine forestier et lutter ainsi contre la déforestation et les changements climatiques.

L’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) révèle que 17 000 hectares de forêts sont détruits chaque année au Congo. Les causes sont multiples, tels le défrichement occasionné par l’agriculture itinérante, la récolte du bois de chauffe, la production du charbon de bois et les incendies de forêts.

« Une grande partie des forêts du sud Congo a été soumise depuis les années 1940, à une surexploitation et à un écrémage. Certaines essences de ces forêts se sont même raréfiées dans certaines localités du Congo. Les populations sont déjà confrontées à des difficultés d’approvisionnement en bois de chauffe », a indiqué le ministre de l’économie forestière et du développement durable, Henri Djombo, à l’occasion de la célébration de la JNA.

Au cours des 27 précédentes journées nationales de l’arbre, environ 400.000 plants, toutes essences confondues, ont été mis en terre sur une superficie de 1000 hectares. Ces plants ont été mis en place avec pour objectifs, l’arborisation des artères et des établissements publics ; la création des plantations publiques, des vergers ; et la lutte contre les érosions.

Cependant, il est constaté la mortalité de ces plants et leur destruction par des personnes inciviques faute de suivi régulier des sites. Autre fait relevé, la non appropriation de la journée nationale de l’arbre par les autorités politico-administratives locales. Ces derniers continuent à attendre du ministère de l’Economie forestière les transferts financiers. S’agrippent aussi la non disponibilité du plan d’affectation des terres et la non inscription d’une ligne budgétaire par les conseils départementaux pour la célébration de la JNA et du suivi des plantations mises en place.

La JNA, un enjeu national

Les collectivités locales  sont invitées à inscrire une ligne budgétaire pour le financement des activités liées à la JNA. Elles doivent s’approprier l’organisation de cette journée tel le stipulent les textes instituant ladite journée. Elles ont pour rôle de déterminer les programmes annuels, le choix des sites et les essences à planter. Elles en assurent la mobilisation des populations.

Les organisations non gouvernementales et les associations devraient constituer des outils de sensibilisation et d’éducation des populations sur l’importance de l’arbre ainsi que des instruments d’appui à la promotion des plantations villageoises.

Cette journée a été aussi l’occasion pour le Programme nationale d’afforestation et de reboisement (Pronar) de lancer officiellement la compagne de planting avec les institutions des Nations unies basées au Congo. Une opération dont la fin est prévue pour le mois de mai 2015.

Le Pronar s’est chargé de préparer le terrain en subdivisant la réserve en plusieurs bandes pouvant accueillir toutes les collections possibles d’espèces forestières et fruitières, locales comme exotiques. Le site prend en compte tous les enjeux de la recherche et du développement de la politique forestière du Congo.

« Toutes les opérations de préparation de terrain ont pu être réalisées grâce à la main d’œuvre locale répondant ainsi à un des objectifs du Pronar qui consiste à créer des revenus pour les acteurs locaux et contribuer à la lutte contre la pauvreté, surtout en milieu rural et chez les jeunes », a relevé la coordonatrice du Pronar, Rosalie Matondo.

Par ailleurs, elle a réitéré son appui au gouvernement en matière de conservation de la nature en contribuant à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique en vue de l’émergence d’une économie verte. La coordonnatrice du Pronar a par contre, déploré le manque de mobilisation du budget leur permettant de  fonctionner et d’investir.

Notons qu’à travers le Pronar, le gouvernement s’est engagé à mettre en place un million d’hectares de plantations forestières et agro-forestières d’ici à 2020. Un programme stratégique mis en œuvre en vue de lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts ; de diversifier l’industrie et l’économie nationale, de créer des emplois décents, de lutter contre la pauvreté et d’apporter sa contribution à l’effort global pour la résilience aux changements climatiques.

 

Nancy France Loutoumba et Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

photo: le site de Bambou Mingali, photo adiac