Jules Tchilouemba : « C’est en aidant les jeunes à devenir des agriculteurs que nous pourrons élever la production agricole de notre pays .»

Vendredi 12 Août 2016 - 16:23

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Dans une interview exclusive avec Les Dépêches De Brazzaville, le coordonnateur de la ferme « Bomoko », implantée depuis six ans à Ouesso, dans le département de la Sangha, évoque l’importance de l’agriculture ainsi que la nécessité de former les jeunes en vue de booster ce secteur.

DB : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous implanter à Ouesso ?

J.TCH : je suis dans un pays où la superficie en terre cultivable est de 8, 2 millions d’hectares et nous ne valorisons que 10% d’hectares. La part de la production agricole dans le Pib est quasi inexistante, soit 3,5%. C’est cette réalité qui m’a poussé à penser que c’est en aidant les jeunes à devenir les agriculteurs que nous pourrons élever la production agricole de notre pays. N’ayant pas trouvé d’issue à Pointe-Noire, j’ai profité de l’opportunité que m’avait offert le diocèse de Ouesso en me présentant une surface 74 hectares. Il faut souligner que dans cette localité, l’activité agricole n’est pas intense, les jeunes ne s’y intéressent pas.

DB : Quelles sont vos différentes activités ?

J.TCH : Notre objectif étant de mettre en place un centre de formation au profit des jeunes en vue de les encourager à devenir des entrepreneurs agricoles, nos activités sont la production animale (élevage de porcs, de pondeuses, de lapins, de canards) et végétale (le maraîchage et de l’arborée fruitière). On s’est également lancé dans la production des fruits de la passion.

DB : Comment vous approvisionnez-vous en aliment de bétail ?

J. TCH : Dans notre pays, les éleveurs sont en permanence confrontés à la difficulté de se procurer en aliment de bétail. C’est ce qui empêche le développement de la production animale. L’aliment de bétail que nous utilisons provient du Cameroun. Nous espérons que cela va s’arrêter car après leur insertion, des jeunes que nous allons former vont produire la matière première, notamment le maïs et le soja. Tant que nous ne résolvons pas ce problème, l’élevage ne va pas se développer dans notre pays.  

DB : Quels sont vos principaux consommateurs ?

J.TCH : Pendant la municipalisation dans ce département, les chinois étaient les plus grands consommateurs. Les sociétés forestières telles la CIB et IFo achètent aussi nos produits. A cette liste s’ajoute la population locale.

DB : Bénéficiez-vous de l’appui de quelques organismes ?

J.TCH : La Conférence Episcopale Italienne est le principal investisseur de ce projet. Le ministère de l’Intérieur de France soutient de même nos activités. C’est ce ministère qui finance la construction de l’internat où seront logés les jeunes. L’ambassade d’Allemagne nous soutient quant à elle, à travers l’achat des matériels (groupe électrogène, bétonnière) et des moyens de transports. L’apport du chef de l’Etat en 2012, a été d’une grande importance pour le développement de notre structure.

DB : peut-on connaître les difficultés auxquelles vous-êtes confrontés ?

J.TCH : je ne veux pas vraiment évoquez nos difficultés mais il faut savoir que nous sommes dans un projet social dont le but est de former des jeunes. Ce genre de projets est décisif pour l’évolution et le développement d’une nation. Pour cela, il nous faut des conditions de travail adéquates, d’où la nécessité d’avoir des partenaires qui nous appuient.   

BD : Récemment vous avez reçu sur vos installations, une visite de la Banque mondiale accompagnée par le PDARP. Qu’attendez-vous de cette grande institution financière ?

J.TCH : C’était vraiment une surprise. Mais j’ai pris le temps de leur présenter le projet, nos réalisations ainsi que nos projets futurs. On attend évidemment d’une telle structure un soutien énorme et concret, afin d'aider les jeunes à devenir des entrepreneurs agricoles.

DB : Quel appel lancez-vous aux jeunes de la Sangha ?

Aux jeunes qui veulent se faire former dans ce domaine, le vrai rendez-vous, c’est avec l’ouverture de l’internat en 2017.

Lopelle Mboussa Gassia

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