Justice : les magistrats revendiquent le paiement de 1600 dollars de salaire

Mardi 4 Novembre 2014 - 17:45

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L’arrêt du mouvement de grève décrété depuis lundi 3 octobre par la corporation est conditionné par le paiement de ce traitement de base tel que promis par le chef de l’Etat en septembre 2011 et ce, avec effets rétroactifs.

Le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire du pays consécutif à la grève illimitée décrétée le lundi par les magistrats est perceptible ces derniers temps dans les parquets et tribunaux du pays où le droit a cessé d’être dit. Plusieurs audiences programmées sont renvoyées sine die dans ces établissements judiciaires où est observé un service minimum au grand dam des requérants. Dans les milieux des magistrats, on n’est décidément pas prêt à reprendre le service. La grève se poursuivra jusqu’à ce que le gouvernement libérera le paiement de 1600 dollars comme salaire de base d’un magistrat débutant tel qu’annoncé par le chef de l’État lors de son discours-bilan à Kingakati en septembre 2011.

Au terme de leur assemblée extraordinaire tenue le même lundi, les magistrats ont pris l’option de reprendre leur grève suspendue le 17 septembre 2011 après des concertations avec la présidence de la République et le gouvernement. Après les explications du gouvernement qui a évoqué les contraintes budgétaires liées au financement des élections de 2011 et l’observation des recommandations du Fonds monétaire international comme causes justifiant le retard connu dans l’application du nouveau barème, les magistrats ont dû revenir à la raison. Le gouvernement a même sollicité et obtenu des magistrats une amélioration progressive de leur situation salariale jusqu’à atteindre le seuil minimal de 1600 dollars avant la fin de l’année 2011. Trois ans après, force est de constater qu’aucune promesse n’a été tenue.

D’où la nouvelle grogne des magistrats qui ont vite fait de déposer un mémorandum au président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku. « Il n’y aura ni reprise du travail, ni service minimum dans les parquets et tribunaux du pays et ce, jusqu’à nouvel ordre », ne cessent de marteler les magistrats via leurs syndicats professionnels. L’arrêt du mouvement de grève est conditionné par les fameux 1.600 dollars et ce, avec effets rétroactifs. Cette situation intervient trois jours seulement après la rentrée judiciaire 2014-2015.

Alain Diasso