Justice : Paulin Makaya devant la barre

Lundi 13 Juin 2016 - 18:00

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Le président du parti « Unis Pour le Congo (UPC) » dont le procès s'est ouvert hier à Brazzaville est poursuivi pour incitation aux troubles à l’ordre public et à l’insurrection le 20 octobre 2015 pendant la campagne référendaire.

Placé en détention préventive depuis le 1er décembre 2015 à la Maison d’arrêt de Brazzaville, l’opposant congolais Paulin Makaya est jugé par la première chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Brazzaville. En effet, des trois chefs d’accusation qui lui étaient reprochés, notamment l’incitation aux troubles à l’ordre public, la détention illégale d’armes de guerre et de munitions, et la complicité en vue de provoquer des incendies, seul le premier a été retenu.

En cette journée inaugurale, après l’étape des procédures, les différentes parties sont entrées dans le vif du sujet car l’ancien bras droit du président-fondateur du MCDDI (Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral) Bernard Kolélas, a plaidé non-coupable. S’il reconnaît avoir participé à cette marche qu’il qualifie de pacifique, Paulin Makaya estime qu’il n’était pas question de troubler l’ordre public.

« C’était une marche pacifique pour demander au président Denis Sassou N’Guesso, de respecter la Constitution. Je me sens très à l'aise après plus de six mois de détention. L’opposition est pour le pouvoir le gendarme de la circulation dans un pays, elle conduit vers la victoire, le succès. Je suis un très grand démocrate, nous ne sommes pas dans  un Etat de droit, mais plutôt dans un Etat de chefferie », a indiqué le président de l’UPC.

Selon lui, son dossier est clair, il n’y a pas eu de risque de troubles à l’ordre public. Le rôle des hommes politiques est, a-t-il rappelé, d’inviter les populations à l’apaisement. « Mon but était d’appeler le chef de l’Etat à une présidentielle apaisée. Vous dites que j’ai marché pour aller prendre le pouvoir, prouvez-moi que je partais prendre le pouvoir, sinon c’est une fausse accusation et je porterai au retour plainte contre l’Etat », a promis l’inculpé.

D’après Paulin Makaya qui se dit avoir exécuté une instruction de l’ensemble de l’opposition congolaise, cette marche était en conformité avec les lois de la République, notamment la Constitution du 20 janvier 2002. « J’ai marché en conformité avec ma conscience en respectant la Constitution. J’étais moi-même au-devant de la scène alors que l’habitude des Congolais est d’envoyer les enfants des autres devant. Nous sommes au Congo, la loi est sélective. Je suis surpris que l’on me dise que le préfet avait interdit notre marche un jour avant », a-t-il déploré, rappelant que la plateforme Pona Ekolo avait également organisé une marche le 20 octobre de Moungali jusqu’à la grande poste.

Pas de liberté provisoire

La demande de la défense interjetée par Me Yvon Eric Ibouanga, consistant à la mise en liberté provisoire de Paulin Makaya a été rejetée par la première chambre présidée par Valérien Embenga. Ceci suite à un réquisitoire du parquet général qui a estimé que les faits étaient d’une extrême gravité. En effet, la défense avait jugé que les délais de détention préventive fixés à six mois ont été dépassés.

Rappelons qu'outre le cabinet de Me Ibouanga, l'accusé Paulin Makaya, dont les partisans ont rempli la salle d’audience, est défendu par Me Hervé Ambroise Malonga. Les plaidoyers sont, quant à eux, prévus pour le 27 juin prochain.

 

 

Parfait Wilfried Douniama

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