Kasaï central: l’ONU décidée à faire la lumière sur l’assassinat présumé de ses deux experts

Mercredi 29 Mars 2017 - 17:15

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Le secrétaire général Guterres a souligné que son organisation honorerait la mémoire de Zaida Catalán et de Michael Sharp en continuant à soutenir le précieux travail du groupe d'experts et toute la famille onusienne en RDC.

Après plusieurs recherches, les corps des deux experts des Nations unies disparus le 12 mars, à la suite d’une embuscade leur tendue par les miliciens Kamuina Nsapu sur la route de Tshimbulu en pleine forêt du Kasaï, ont été découverts enfouis dans un grand trou. C’est le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qui l’a annoncé, sans pour autant donner de plus amples précisions quant au sort des Congolais qui les accompagnaient dans leur itinérance, en l’occurrence, un interprète et trois conducteurs de taxis-motos. C’est dans un état piteux que les deux cadavres ont été découverts, dont l’un complètement mutilé. La Suédoise Zaida Catalán (37 ans) et l’Américain Michael Sharp (34 ans) ont vu leur mission en RDC se terminer de la plus vile manière dans cette bourgade de Tshimbulu où des affrontements entre l’armée et les rebelles Kamuina Nsapu avaient fait une soixantaine de victimes, début février.

Sans attendre, le secrétaire général de l’ONU est monté au créneau pour fustiger ce dénouement macabre, tout en assurant que son organisation allait faire de son possible pour que justice soit rendue. « L'Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalán ont perdu leur vie en essayant de comprendre les causes du conflit et de l'insécurité en RDC afin d'aider à ramener la paix à ce pays », a indiqué Antonio Guterres dans une déclaration publiée en début de semaine. Il a exhorté les autorités congolaises à conduire une enquête complète sur cet incident en synergie avec les Nations unies. Et d’ajouter que les recherches devront se poursuivre pour retrouver les quatre autres ressortissants congolais qui accompagnaient les deux experts. « En cas d'actes criminels, les Nations unies feront tout leur possible pour assurer que justice soit faite », a-t-il martelé.  

Zaida Catalán et Michael Sharp faisaient partie du groupe d’experts sur la RDC rattaché au comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1533 de 2004. Les deux fonctionnaires onusiens enquêtaient sur l’insécurité, ainsi que sur les violations des droits de l’Homme dans le Kasaï-central, une province en proie depuis plusieurs mois à la violence suite aux affrontements entre les forces de l’ordre et les miliciens du chef traditionnel, Kamwina Nsapu, tué en août 2016. Pour rappel, il est à retenir que les groupes d’experts de l’ONU sont chargés de rédiger des rapports annuels pour informer le Conseil de sécurité sur la situation intérieure dont ils ont la charge.

Alain Diasso

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