Katanga : des ONG alertent sur la mise en mal de la démocratie

Lundi 25 Avril 2016 - 15:59

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Pour ces organisations de la société civile, la situation qui prévaut dans cette province remet en cause les acquis démocratiques et laisse planer des doutes quant à la perspective de l’organisation des élections transparentes, justes, équitables et apaisées dans les délais constitutionnels.

Dans une réaction du 25 avril, le Centre des droits de l’homme et du droit humanitaire (CDH), le Centre pour la justice et la réconciliation (CJR), l'Humanisme et droits humains (HDH), la Nouvelle dynamique syndicale (NDS) se sont dits vivement préoccupés par « des dérives dictatoriales » qui mettent en mal la démocratie dans la province du Katanga, vingt-six ans après l’annonce du multipartisme politique par le feu maréchal Joseph-Désiré Mobutu.

Ces organisations de promotion et de défense des droits de l’homme basées à Lubumbashi, signataires de cette déclaration, ont, par ailleurs, noté avec satisfaction que la commémoration de cette date s’est faite sans heurts dans tout le reste du pays. Cependant, elles ont, une fois de plus, déploré qu’au Katanga et particulièrement à Lubumbashi, cette commémoration a été d’une triste mémoire avec des arrestations en cascade, des saisies des véhicules des particuliers et des restrictions de mouvements de certains poids lourds de l’opposition, notamment les honorables Moïse Katumbi Chapwe et Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza ainsi que certains membres du G7 voire des agents de la Monusco d’accéder à des lieux de rencontre prévus à cette fin.

Les ONG ont également dit constater ces derniers temps que la province du Katanga, en général, et la ville de Lubumbashi, en particulier, sont considérées comme « des véritables champs de bataille où circulent des chars de combat, des lance-roquettes, des bombes lacrymogènes et autres armes de guerre qui, en principe, doivent être entreposés dans des casernes ». Ces moyens, ont souligné ces assiciations, sont utilisés de manière disproportionnelle par des forces de l’ordre pour dissuader les paisibles citoyens et empêcher les activités de l’opposition et des acteurs de la société civile. « Cette façon de procéder remet en cause les acquis démocratiques et laisse planer des doutes quant à la perspective de l’organisation des élections transparentes, justes, équitables et apaisées dans les délais constitutionnels », ont-elles fait observer.

Ces ONG signataires recommandent à toutes les institutions du pays, eu égard à la situation telle que décrite ainsi qu’au vu du climat délétère et d’intolérance qui a élu domicile dans cette partie du pays, de respecter et de faire respecter toutes les dispositions de la Constitution étant donné que cette dernière consacre le multipartisme politique comme socle de la démocratie.

Il est, en effet, rappelé que la date du 24 avril est régulièrement célébrée par tous les partis politiques aussi bien de l’opposition que de la majorité comme étant la journée de l’avènement de la démocratie en RDC. Aussi des meetings, des marches de soutien et plusieurs autres activités politiques sont-ils organisées à l’intention des membres des partis politiques, en particulier et de la population, en général. Toutes ces diverses activités, notent les ONG signataires, visent à rappeler les méfaits de la dictature, notamment la pensée unique, le parti unique, le musèlement de la presse, les violations de libertés d’association, d’expression, de mouvement; bref la violation des libertés fondamentales.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des participants à un meeting de l'opposition à Kinshasa /archives

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