Katanga : les habitants de Pweto et Mitwaba s’estiment insécurisés après le retrait des casques bleus égyptiens

Lundi 9 Juin 2014 - 18:08

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Le commandant de la sixième région militaire a invité les populations de ces deux territoires au calme et à faire confiance aux Forces armées de la RDC (Fardc).

Le retrait des unités égyptiennes de la Brigade spéciale d’intervention de la Monusco des territoires de Pweto, Mitwaba et Manono dans la province du Katanga est très mal perçu par les populations locales qui s’estiment presqu’abandonnées à leur triste sort. Pour ces populations qui ont longtemps subi la terreur des milices qui écument la région, le retrait de ces casques bleus signerait automatiquement leur arrêt de mort au regard de l’activisme des groupes armés. Le fait que le chef milicien Gédéon se soit retranché vers des grottes situées à Mitwaba ne rassure pas ces habitants qui ont encore frais en mémoire les attaques des Maï Maï Bakata Katanga perpétrées au mois d’avril au cours desquelles une centaine d’habitations ont été brûlées et certaines personnes enlevées.        

Le commandant de la sixième région militaire, le général Mbayama Nsiona, pour qui il n’y a pas lieu de s’agiter outre mesure, ne partage pas ce ressentiment de la population locale et l'appelle à garder son sang froid. « La population doit se sentir rassurée par la présence de leurs militaires », a-t-il indiqué en faisant allusion aux éléments des Fardc postés dans ces coins du Katanga pour la poursuite de la traque des Maï-Maï Bakata Katanga. Il s’agit précisément du 613e bataillon des Fardc, lequel bataillon serait, selon ses dires, bien équipé avec des armes et des hommes en alerte constante. Tout en rassurant sur le fait que la situation sécuritaire soit calme dans cette partie du pays, le général Mbayama Nsiona a invité la population du coin à aider les Fardc dans leur traque des groupes armés réfractaires à la démobilisation en leur fournissant des renseignements sur les miliciens qui sont pour la plupart des enfants du coin.   

Rappelons que les combattants Maï Maï du groupe de Gédéon ainsi que les Maï Maï Bakata Katanga se rendent régulièrement coupables d’exactions sur les paisibles populations à Mitwaba, Pweto et Manono, trois territoires qui forment le fameux « triangle de la mort » à cause de l’insécurité qui y règne.  

Alain Diasso