Kinshasa : retrait sur le marché des produits alimentaires sud-africains contaminés

Samedi 10 Mars 2018 - 14:17

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La mission donnée aux agents de l’Inspection provinciale de l’agriculture, pêche et élevage de la capitale congolaise est de veiller à ce que ces produits alimentaires, à l’origine d’une épidémie de listériose en Afrique du Sud, soient mis en quarantaine.

 

L’Inspection provinciale de l’agriculture, pêche et élevage de Kinshasa a pris des mesures pour que des produits alimentaires estampillés « Enterprise », à l’origine d’une épidémie de listériose en Afrique du Sud, soient mis en quarantaine. Selon le vétérinaire provincial cité par radiookapi.net, des agents de l’inspection provinciale de l’agriculture, pêche et élevage déployés sur le terrain veilleront désormais à la mise en quarantaine de ces produits alimentaires.

Il est, en effet, rappelé que les autorités sud-africaines avaient annoncé, en début de cette semaine finissante, avoir découvert l’origine de l’épidémie de listériose qui sévit dans le pays depuis début 2017 et qui est à l’origine du décès d’environ 180 personnes dans ce pays. Il s’est agi, selon les autorités sud-africaines, des produits de l’usine « Enterprise », une succursale de la société sud-africaine « Tiger Brand » spécialisée dans l’agro-alimentaire. Cette découverte a motivé l’ordre de retrait, depuis lundi dernier, par les autorités sud-africaines, des produits de cette usine sur le marché.

Des réactions à Kinshasa

Dans la capitale congolaise, certaines grandes surfaces auraient également annoncé avoir retiré les produits de cette société. Il en serait le cas du géant sud-africain Shoprite qui, sans attendre la décision des autorités congolaises, a indiqué avoir retiré de ses rayons tous les produits de l’entreprise incriminée. Mais la radio onusienne regrette que, malgré la prise des mesures au niveau de de l’inspection provinciale de l’agriculture, pêche et élevage de Kinshasa pour la mise en quarantaine de ces produits, au niveau du service de quarantaine animale et végétale, aucune réaction ne soit enregistrée. Les responsables de ce service approchés par radiookapi.net auraient indiqué n’avoir pas reçu d’instruction du ministère du Commerce extérieur pour une quelconque saisie à la frontière. La Listériose, note-t-on, est une infection  d’origine alimentaire, due à la bactérie Listeria monocytogenes. Elle entraîne une infection du système nerveux central pouvant causer la mort.

Il est rappelé que fin janvier 2018, le gouvernement congolais avait également interdit l’importation, la vente et la consommation de produits laitiers infantiles et nutritionnels fabriqués par la Société française Lactalis dont une gamme de produits (Picot, Céréales céréline, Amlik, Procare, Santuri, etc.) a été contaminée par des salmonelles.

Dans un communiqué officiel du 29 janvier,  le ministre chargé du Commerce extérieur avait instruit les services habilités de procéder au retrait du marché et à la destruction desdits produits suivant les normes. Le ministre avait ordonné, dans le même document, tous les services d’ordre opérationnel oeuvrant aux frontières et sur toute l’étendue de la RDC d’exécuter ces mesures. L’alerte sur la contamination de ces produits avait également été donnée au pays d’origine, la France, en décembre 2017, avec un décompte de 35 bébés contaminés.

Alors que ce dossier touchait près de 90 pays dans le monde dont beaucoup, y compris en Afrique, ont décidé de les retirer des marchés pour protéger leurs populations, l’Organisation de défense des consommateurs (ODC) avait dénoncé, le 19 janvier, « un mutisme coupable» des autorités congolaises par rapport à ce dossier. « L’ODC déplore le laxisme du gouvernement congolais. Il y a la responsabilité de l’État à agir dans l’intérêt du consommateur congolais, en ordonnant le retrait sur le marché de lait infantile et céréale incriminés », avait, en son temps, déclaré le président de cette ASBL, Derrick Tshibangu, lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa au cours de laquelle il a aussi dénoncé « la responsabilité évidente des opérateurs économiques » dans la commercialisation de ces produits incriminés.

Lucien Dianzenza

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