La galerie Konongo : un lieu qui vaut toujours le détour

Samedi 7 Septembre 2013 - 8:56

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Située dans le premier arrondissement de Brazzaville au rond-point de Bifouiti, la galerie Konongo exploite avec finesse la sculpture traditionnelle et contemporaine

Les œuvres exposées dans l’atelier représentent la diversité ethnique du Congo et la vie quotidienne en Afrique. Toutes les réalisations sont des créations Konongo des artistes formés par le concepteur, Benoît Konongo. En dehors des mythiques statues dont elle a le secret, la galerie Konongo fabrique aussi des chaises longues (chaises à palabre), tabourets, tablettes, plateaux, etc. Certaines œuvres laissées par le concepteur font 2 mètres de hauteur telle que la "statue du roi et de la reine" fabriquée en bois de fer. L’une de ces pièces pèse plus de 100 kg.

                                        Un art héréditaire

La sculpture Konongo se transmet de père en fils. Elle est unique en son genre et attire de nombreux admirateurs et acheteurs. Félix Nkouka Konongo, l’un des fils du concepteur Benoît Konongo, artiste sculpteur, directeur de la galerie, a été initié par son père dès 1970. Il avoue que les œuvres sont plus appréciées par les Européens que par les Congolais même si, de plus en plus, ils commencent à s’adonner à cet art.

« Nous rencontrons des difficultés d’ordre commercial par manque de touristes, d’approvisionnement en essences et à cause des tracasseries causées par les agents du ministère de l’Économie forestière en poste à l’aéroport de Maya-Maya qui bloquent l’écoulement de nos marchandises. Les artistes ne vivent que de leurs fabrications. C’est le ministère de la Culture et des Arts qui a la charge de taxer nos œuvres, pour ensuite verser un pourcentage aux ayants droit », a expliqué Félix Nkouka Konongo. Ce dernier a participé à différents rendez-vous artistiques. Citons notamment le Salon international de Ouagadougou au Burkina Faso en 2010 et la Journée internationale du bois, en mars 2013, en Tanzanie.

Parmi les grandes œuvres laissées par Benoît Konongo, il y a le monument Félix Éboué, le monument de la Liberté (place de la mairie centrale), d’autres dans l’enceinte du Palais des congrès de Brazzaville et le bas-relief sculpté qui ajoute à la beauté de la résidence présidentielle.

Benoît Konongo a vécu de 1919 à 2008, abandonnant cet art sculptural auquel il s’est adonné dès 1938 en fréquentant son oncle maternel, un certain Christian Mayola. Considéré déjà à l’époque comme un esthète du bois, il a été sollicité, en 1945, par l’architecte Roger Errel pour une création artistique plus intense. Preuve que la carrière de l’artiste repose sur son mariage avec le bois, Benoît fut invité pour la première fois à une exposition internationale à Kinshasa, en 1951.

La galerie Konongo existe depuis 1960. Elle fait la fierté de la sculpture congolaise.

 

 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les œuvres de la galerie Konongo. Photo 2 : Félix Nkouka Konongo devant l’œuvre de son père.