A la gare de Nkayi, l’herbe a poussé

Samedi 22 Avril 2017 - 13:49

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Le tronçon de voie ferrée qui mène de Loutété à Brazzaville souffre de la paralysie du CFCO.

A la gare de Nkayi, sous le guichet de vente des billets, l’herbe a poussé. Le train ne sifflant plus que dans un sens, dans la direction de Pointe-Noire, ce qui constituait avec le marché le centre de la vie dans la ville sucrière souffre de la folie de Ntoumi dans le Pool. Plus aucun voyageur. Et le vendeur attitré des billets, célèbre pour ses  exigences incongrues par les temps de pleine activité (il faut se munir de menue monnaie, sinon il ne rendait pas la différence), n’a plus que le souvenir de ses caprices passés.

Mais la ville n’étouffe pas du fait du ralentissement de l’activité sur la voie ferrée. C’est que, par substitution, la route a pris avantageusement le relais avec une adaptation qui fait le bonheur de certains. De certains seulement. Car les petits artisans de la route, les chauffeurs de taxi collectifs connus jadis pour leur rapidité à rejoindre Brazzaville ou Pointe-Noire dès l’aube, ne sont pas vraiment à la joie. Les affaires ne tournent plus rond.

Parce que la beauté de la route rutilante Pointe-Noire – Brazzaville combinée aux folies de Ntoumi sur la voie ferrée ont fait déverser sur ce créneau porteur des transporteurs mieux organisés et aux capacités plus amples. Les bus de grand confort partent désormais de Nkayi et relient Brazzaville ou Pointe-Noire avec plus de souplesse et de sécurité encore que les taxis de naguère qui ne pouvaient transporter que six voyageurs à la fois.

Si le calcul de Ntoumi était dans la paralysie totale du pays, l’affaire est ratée. Sans parler du fait qu’il n’est pas possible de penser que son aventure se prolongera à l’infini et qu’il pourra retrouver une notoriété, à supposer qu’il en ait jamais eue une  positive. Sous le guichet de la gare et dans la voie ferrée même, l’herbe a poussé. On espère que ce ne sera pas pour longtemps encore.

Lucien Mpama

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