L’Afrique, avenir de l’Europe

Mercredi 11 Mai 2016 - 13:00

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Plus que jamais, le Premier ministre italien, Matteo Renzi, croit qu’il n’y a pas d’espace européen possible si l’on détourne son regard de l’Afrique.

A plusieurs reprises, M. Matteo Renzi a réaffirmé sa foi en l’Afrique, un continent qu’il a visité trois en un peu plus de deux ans à la primature. Au moment où le populisme gagne du terrain et que les opinions occidentales semblent se laisser aller à la peur du migrant vu comme source de bien des dangers et de mal-intégration, le président du conseil italien veut redynamiser ses « troupes » autour de l’idée d’une Afrique partenaire. A Rome, lundi, il s’est adressé à la direction du Parti démocratique, le parti qui gouverne actuellement l’Italie et dont il est le secrétaire général.

Le Premier ministre promeut une sorte de plan Marshall pour l’Afrique visant le tarissement des flux migratoires par le développement. Son plan s’intitule « Migration compact » ; il inclut la lutte contre l’immigration clandestine depuis les pays d’origine par l’investissement. « Si l’on veut croire en l’Afrique, nous devons avoir une vision d’ensemble. Face à un défi comme celui-ci (les flux migratoires, Ndlr), le choix ne peut se réduire aux aboiements ou au renfermement sur soi par un « bonnisme » du type : courage, venez, venez. Ces deux solutions sont vouées à l’échec », a dit M. Matteo Renzi au directoire de son parti réuni à Rome.

Le Premier ministre italien se caractérise par un volontarisme qui l’a vu souvent triompher des sceptiques, dans son parti et en dehors, grâce à un pragmatisme qui lui vaut des félicitations y compris à l’Union européenne. « Il nous faut prendre en compte la souffrance d’un continent comme l’Afrique, en choisissant de replacer la Méditerranée au centre, ainsi que de grandes intuitions de la politique italienne, et pas seulement au gouvernement, l’ont compris. Les Chinois l’ont compris, même si dans certains des pays africains il faut conjuguer investissements et démocratie », a souligné M. Renzi.

« Il s’agit aussi de comprendre que les perspectives de développement économique ne sont pas l’unique solution pour combattre la pauvreté », a-t-il ajouté. Pour lui, les mentalités en Europe ont évolué au point de rejoindre un point de vue soutenu par l’Italie seule depuis des années : « ou bien l’Europe règle la question des migrations, ou bien ce sera un problème sans fin ». C’est dans cette ligne de conduite que Rome pousse pour un retour rapide de la normalité en Libye, pays de transit des migrants et sans gouvernement accepté depuis 2011. Investir en Erythrée, au Soudan, en Ethiopie et au Maghreb contribuera à assécher les points de départ ou de transit des migrants, estime-t-on à Rome.

Lucien Mpama

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