L’après 20 décembre : un scénario catastrophe de plus en plus redouté

Mercredi 17 Août 2016 - 17:45

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L’émissaire du département d'État pour l'Afrique des Grands lacs et l’ancien directeur à Kinshasa de l'Usaid participaient cette semaine à côté de l’ambassadeur de la RDC à Washington, François Nkuna Balumuene, à une conférence de l'institut Brookings sur l’actuelle crise politique que connaît le pays.

La situation politique de la République démocratique du Congo (RDC) a été dernièrement au centre d’un débat à Washington dans le cadre d’une conférence organisée par l'institut Brookings, apprend-on. Plusieurs intervenants concernés au plus haut point par l’imbroglio congolais se sont succédé à la tribune, à commencer par Thomas Perriello, émissaire du département d'État pour l'Afrique des Grands lacs. Ce dernier a attiré l’attention de l'opinion internationale sur le danger que court la RDC en cas de non-respect de l’échéance du 20 décembre 2016 qui, constitutionnellement, est censée consacrer l’alternance démocratique en RDC.

Il s’avère que cette hypothèse de plus en plus probable risque d’amener le pays dans une situation chaotique dont il aura du mal à se remettre, avertit Thomas Perriello. Celui-ci voit tout aussi s’éloigner la perspective de la convocation du corps électoral quatre-vingt-dix jours avant l'expiration du mandat du président, soit le 19 septembre prochain conformément à la Constitution. « Plus on se rapproche de ces dates butoirs, moins les bons scénarios sont plausibles et plus les mauvais sont probables », a-t-il fait savoir tout en martelant sur la nécessité du dialogue. « Si nous ne trouvons pas de solution négociée, ces scénarios extrêmement préoccupants pourraient se traduire par de la violence », a-t-il prévenu.

La crainte d’un scénario catastrophe est également partagé par Anthony Gambino, l’ancien directeur à Kinshasa de l'Usaid, l'agence humanitaire du département d'État. Pour ce dernier, la RDC qui est « à un mois d'une crise constitutionnelle complète », devra, pour éviter le pire, veiller au respect de la Constitution de sorte à permettre l’organisation de la présidentielle dans le délai, ou dans l’hypothèse d’un report, le plus tôt possible en 2017. Revenant à la charge, Thomas Perriello a ajouté qu’en quinze années de leadership, le président Joseph Kabila a eu « le mérite » de construire une « démocratie constitutionnelle » et qu’il a « maintenant l'occasion de tourner la page ».

En réaction à ce tableau quasi apocalyptique présenté par les deux officiels américains, l’ambassadeur de la RDC aux États-Unis Balumuene a, pour sa part, plaidé pour une « prolongation » du mandat de Joseph Kabila après le 20 décembre, soit une année supplémentaire, pour préparer de bonnes élections, quitte à l’actuel chef de l’État de ne plus solliciter un nouveau mandat. Il a dénoncé, dans la foulée, la stratégie de suicide collectif caressée par l’opposition et certains partenaires étrangers tendant à utiliser la rue pour contraindre Joseph Kabila à quitter le pouvoir, sans donner des garanties quant à leur capacité à gérer l’après chaos. « L'implosion de la RDC doit être évitée à tout prix (...) Il n'y a aucun intérêt à créer une deuxième Libye en Afrique centrale », a-t-il averti.

Alain Diasso

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