Le Vatican s’élève contre la légalisation des drogues

Le représentant du Saint-Siège à l’ONU a été d’une inhabituelle fermeté jeudi dernier à New York où se débattait le thème de la drogue en tant que problème mondial. L’archevêque philippin Bernardito Auza, la voix du pape au sein de l’Assemblée générale des Nations unies, a volontairement laissé de côté le langage policé et diplomatique pour dénoncer avec vigueur les velléités de trouver des circonstances atténuantes aux drogues dans leur infinie variété et nocivité.

« On ne lutte pas contre l’expansion des drogues dans le monde par la drogue », a tonné le représentant du Vatican. « La lutte contre la drogue passe par une prise en charge concrète de la question, qui elle-même passe par une meilleure éducation des jeunes aux valeurs de la vie en société ; par une plus grande implication des familles », a dit le haut-prélat. La ferme position du Vatican a été suscitée par des voix à l’ONU demandant que les drogues dites légères soient autorisées pour assécher la tentation de leur trafic.

Pour Mgr Auza, de telles velléités sont douteuses. Il n’existe pas, a-t-il dit en substance, des drogues « récréatives » et des drogues « dures » : toutes induisent une altération de la personnalité à plus ou moins longue échéance. Il a rappelé une prise de position récente du pape François insistant pour l’éducation des jeunes et « l’accompagnement de ceux qui sont en difficulté afin de leur redonner espérance et  goût de vivre », et non leur inculquer une ravageuse culture d’autodestruction.

« Voilà pourquoi le Saint-Siège estime très problématiques les tentatives de légalisation des drogues dites récréatives, car en définitive, la bataille contre la drogue ne peut se gagner avec de la drogue. C’est au sein de la famille, en tissant des liens solides avec la société que la bataille contre les drogues se gagnera », a insisté  l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU.