Le Vatican s’engage dans la médiation au Mozambique

Samedi 23 Juillet 2016 - 18:05

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L’Eglise catholique a été appelée à la rescousse pour rapprocher les positions de la majorité et de l’opposition de la RENAMO sur un partage du pouvoir.

Eviter à tout prix la reprise des combats. L’Eglise catholique entend de nouveau jouer les pompiers au Mozambique où, d’incidents en escarmouches, la position de la majorité présidentielle et de la Renamo (Résistance nationale du Mozambique), le principal mouvement (devenu parti politique) conduit vers une rigidité qui n’augure pas de lendemains de paix. Le leader de la Renamo, Afonso Dhlakama, de nouveau retranché dans sa forêt de Gorongoza (centre du pays), semble avoir renoncé à venir partager le pouvoir avec le Frelimo (Front de libération du Mozambique) dans la capitale Maputo.    

D’ailleurs, c’est une de ses exigences qui constitue la plus grosse pierre d’achoppement et qui explique le regain de tension actuel. La Renamo accuse le gouvernement d’avoir violé l’accord de paix de 1992 qui mit fin à plus de vingt ans de guerre civile où on ne compte pas le nombre de victimes civiles, et les horreurs subies et endurées par les populations. Une d’elles est de retrouver aujourd’hui, en un temps de  paix relative, un Mozambique littéralement truffé de mines et dangereux pour les paysans qui veulent cultiver.

En octobre 1992, c’est à Rome que fut signé l’accord de paix. Un organisme d’Eglise, la Communauté catholique Sant’Egidio, fut l’artisan de ce qui fut présenté à l’époque comme un « exploit ». Les frères ennemis réglèrent sous les projecteurs des médias les détails d’un retour à la paix durable. L’accord aura tenu une vingtaine d’années. Aujourd’hui, les affrontements armés sont régulièrement signalés à Gorongoza où il n’est pas rare de buter aussi littéralement sur des charniers de fraîche date. Les protagonistes de la crise actuelle veulent de nouveau croire que l’Eglise catholique pourra les tirer du dangereux enlisement actuel.

Les pourparlers ont débuté à Maputo le 21 juillet, en présence des deux parties. Les uns et les autres avaient désigné des médiateurs internationaux : trois personnalités ou institutions. Le gouvernement a choisi deux anciens présidents : Ketumule Masire (Botswana) et Jakaya Kikwete (Tanzanie), ainsi que sur l'ancien Premier ministre britannique, Tony Blair. Les uns et les autres ont accepté de chercher à aplanir les aspérités et rapprocher les visions.

C’est la Renamo qui a choisi le Vatican pour faire partie des médiateurs. Il a aussi désigné le président sud-africain, Jacob Zuma, ainsi que l’Union européenne (où l’Italie joue un rôle de premier plan). C’est d’ailleurs fort logiquement que cette dernière a demandé à deux Italiens rompus en politique africaine pour la représenter : Angello Romano et, surtout Mario Raffaelli qui avait déjà été le médiateur en chef lors des négociations de 1992 à Rome. La délégation de l'Eglise catholique, formée du nonce apostolique au Mozambique, Mgr Edgar Pena, et du secrétaire général de la Conférence épiscopale du pays, Mgr Joao Carlos Hatoa Nunes, participe aux pourparlers.

Lucien Mpama

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