Les immortelles chansons d’Afrique : « Kimpiatu » de King Kester Emeneya

Jeudi 22 Février 2024 - 20:26

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«Kimpiatu» est une œuvre de King Kester Emeneya qui continue à illuminer la galaxie musicale africaine depuis sa sortie en 1985. Elle a été enregistrée grâce au label Rythme et musique, sous la référence REM 600.

Il s’agit d’une femme victime d’un complot orchestré par sa rivale. Cette dernière voulant l’évincer, lui envoie un homme à qui elle a donné beaucoup d’argent. Fidèle à son homme, elle refuse catégoriquement. Confuse,  sa rivale s’alliera à un groupe de personnes  pour dire qu’elle trompe son mari. Sa riposte ne se fera pas attendre : « Tala mobali oyo yango nini oyak’otungisa ngai, luka mususu na zali engagé na Tchayi Kipiatu », ce qui peut être compris par : « Regarde-moi ce monsieur, pourquoi viens-tu m’importuner, trouve-toi une autre femme, car je suis engagée avec Tchayi Kiampiatu ». Elle poursuivra en déclarant : « Naza na procès ya sango bo panzaki que ngai mwasi na yo, nzoka nayebi te soki ovandaka na kiti to na kiti kwala, mbongo yango soki ya yo to oza simple représentant botika komikosana », autrement dit : « J’ai un procès à propos de la nouvelle que vous aviez répandue que je suis ta femme, alors que je ne sais pas si chez toi tu t’assoies sur une chaise ou sur un lit de fortune, si cet argent est à toi ou tu n’es qu’un simple représentant, cessez de vous tromper ( vous ne m’aurez pas dans votre jeu) ». À son mari, elle dira : « Oh Tchayi Kimpiatu, luka olandela likambo yango mpo oyeba ndenge ezali, okomona que naza na ngai innocente. Ezali complot ya mbanda, mpo ba boya ngai na libala », approximativement compris par : « Oh Tchayi Kiampiatu, cherche à faire des investigations afin que tu saches de quoi s’agit-il, tu découvriras que je suis innocente ».

Cette chanson est aussi un conseil que l’artiste prodigue à sa première fille, la nommée Afimiko Emeneya au début de la chanson. Ce début, marqué par la batterie de Koyongonda qu’on retrouve dans la chanson « Beat it » de Michael Jackson, donne à cette mélopée une saveur pop. Ensuite vient la guitare basse de Pinos qui laisse le temps à Tofla et Huit Kilos de produire des sons proches du rock’n’roll. Cet intro commence en « Ré » et se termine en « Fa » avant que la voix de King Kester s’impose dans la forme la plus explosive : « Afimiko, mwana ya roi (…) Afimiko zala mayele na la vie ya lelo oyo », «Afimiko, l’enfant du roi (…) Afimiko sois intelligente dans la vie actuelle ». Ce chant est soutenu par un déploiement des arabesques vocales de  Joly Mubiala, Makolin,  et Malembe Chant.

Né le 23 novembre 1956 à Kikwit, en République démocratique du Congo, Jean Baptiste Emeneya Mubiala, alias King Kester, a eu un parcours riche et élogieux. On retient qu’il a chanté aux côtés de Mopero et Gina Efonge, en 1970, avant son passage dans Viva la Musica entre 1978 et 1982. En décembre de la même année, avec les transfuges de Viva, il crée Victoria Eleison qu’il a présidé jusqu’à sa mort, le 13 février 2014.      

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

La pochette de l'album

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