Les immortelles chansons d’Afrique : « Pata Pata » de Miriam Makeba

Jeudi 12 Mars 2020 - 20:42

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Voix légendaire du continent africain et mondialement connue comme « Maman Africa », Miriam Makeba est considérée comme symbole de lutte contre l’apartheid. Elle a milité pour les droits humains et a plaidé à travers ses chansons pour la paix, l’amour et la tolérance. Son titre « Pata pata »  a fait le tour du monde.

Cette chanson dont les rythmes sont jazzy et afro-cubains est chantée en xhosa et en anglais. Enregistrée aux Etats-Unis en 1967, elle avait vu le jour en 1956 à Sophiatown, dans les faubourgs de Johannesburg en Afrique du Sud.

Le « Pata Pata » est une parade amoureuse. En langue xhosa et zulu, on peut le traduire par « un petit rien ». Avec ce titre, la notoriété de Makéba va connaître son summum. Aussi sera-t-elle conviée à faire retentir sa voix dans les grands évènements africains : inauguration du sommet de l’Organisation de l’unité africaine en 1963 à Addis Abbeba ; lors du concert mythique, parallèle au combat de boxe entre Mohamed Ali et Georges Foreman, en 1974 à Kinshasa ;  le jour de l’indépendance du Kénya en 1963 et de l’Angola en 1975. Pendant la semaine culturelle, le public brazzavillois avait accueilli ce morceau par une salve d’applaudissements. A cette même occasion, la chanson « Nawo tsétsa » de Jacques Loubélo avait séduit la mama africa qui avait fini par l’interpréter des années plus tard avec comme titre « Téla mama ».  

Le tube « Pata pata » dont l’écho s’est transporté au fil des années a connu  moult remix, notamment celui de Sylvie Vartan sous le titre de « Tape Tape »,  de  Koumba Gaolo et d’Arielle Dombasle. Grace à ce disque, Miriam Makéba est  la première noire à recevoir un Grammy en 1966.

C’est avec «  Pata Pata » que tout a commencé pour la Sud-Africaine. C’est aussi avec cette chanson que tout s’est terminé, dans les coulisses d’un concert italien. Alors qu’elle terminait le concert, après avoir chanté ce titre culte, la chanteuse s’est effondrée, victime d’un infarctus. C’était en Italie, le 9 novembre 2008, à Castel Volturno, bastion de la Camorra, près de Naples. Elle était âgée de soixante-seize ans et participait à un concert antimafia en vue de soutenir l’écrivain italien Roberto Saviano, auteur de Gomorra, livre sur le crime organisé porté à l’écran par Matteo Garrone.

Zenzi Makeba à l’état civil, Miriam Makéba est née le 4 mars 1932 à Johannesburg. Elle est la fille de Christine Nomkomndelo Makeba et de Caswell Mpambane Makeba. Elle perd son père à 5 ans et 11 ans plus tard est interdite d’être scolarisée à cause d’un système discriminatoire. Elle est obligée de devenir ménagère. A 20 ans, elle rejoint le groupe Manhattan Brothers où elle devient choriste. Elle est surnommée alors Miriam. Deux facteurs peuvent expliquer le succès de Miriam Makeba : une voix et des engagements militants. Deux atouts qui l’ont conduite des townships aux tribunes d’instances internationales ; des scènes de concert d’Afrique à celles d’Europe, des États-Unis et des Caraïbes. 

 

 

        

  

 

 

          

Fréderic Mafina

Légendes et crédits photo : 

Miriame Makeba dans la pochette de l'album

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