Les intérêts chinois s’implantent solidement en Italie

Mardi 7 Juin 2016 - 17:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 112%

Version imprimableEnvoyer par courriel

À Milan, les deux grands clubs de football sont passés ou en voie de l’être aux mains d’entrepreneurs chinois.

Il y a ceux qui le regrettent, il y a ceux qui jugent que dans un monde globalisé, les flux s’entendent dans tous les sens et la loi de l’offre et de la demande seule doit prévaloir. Pas les considérations géographiques ou idéologiques – pas les considérations raciales surtout, quoiqu’en dise le mouvement populiste italien de la Ligue du Nord. Cette semaine, cette réalité en a eu une parfaite illustration avec le rachat par des intérêts chinois de l’Inter Milan, l’autre grand club de football de la capitale économique italienne. De son côté, le Milan AC de Silvio Berlusconi est en tractations.

C’est, en effet, le groupe Suning, géant chinois de la distribution d’électroménager et d’électroniques, qui s’est emparé cette semaine de 70% des parts de l’Inter Milan. La transaction a porté sur 270 millions d’euros (près de 177 milliards de francs CFA). Elle fait du groupe chinois l’actionnaire majoritaire du club italien, 18 fois champion de la péninsule en première division (et qui a terminé 4e du championnat cette année). Mais il n’y a là aucune nouveauté : d’abord parce que les parts achetées l’ont été auprès d’un autre Asiatique, l’Indonésien Erick Thorir, qui les avait acquises il y a trois ans.

Ensuite parce que, en toute probabilité, même le Milan AC pourrait également devenir propriété des Chinois malgré les précautions sémantiques que prend son propriétaire actuel, l’ancien Premier ministre et homme le plus riche d’Italie, Silvio Berlusconi. À plusieurs reprises, Berlusconi a laissé entendre que malgré son vœu « d’une cordée italienne » pour la reprise, le Milan AC s’acheminait inexorablement vers une logique de gestion chinoise. Des noms de repreneurs italiens ou étrangers évoqués par la presse se sont successivement révélés des ballons de baudruche, mais pas les Chinois. Affaire à suivre.

Mais la loi de l’offre et de la demande agit dans les deux sens. Ainsi, alors que des Chinois débarquent en Italie, un Italien arrive (revient) quant à lui en Chine. On a, en effet, appris mardi que Fabio Cannavaro qui faisait partie de la sélection italienne (en position de défenseur) qui remporta la Coupe du monde de football de 2006, va repartir en Chine pour entraîner l’équipe du Tianjin Quanjian FC. Jusqu’en juillet de l’année dernière, il était déjà l’entraîneur du Guangzhou Evergrande, le club de la ville chinoise la plus connue sans doute des commerçants des deux Congo. Il revient en Chine après un passage en Arabie Saoudite : qui a dit que les frontières du foot doivent rester fermer ?

Lucien Mpama

Notification: 

Non