Les souvenirs de la musique congolaise : Jean Serge Essous Trois « S », sa vie et son œuvre (2)

Jeudi 15 Février 2024 - 21:29

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Jean Serge Essous Trois « S », musicien créatif, auteur compositeur, chanteur, est le premier artiste musicien qui a introduit la danse Tcha Tcha Tcha dans la musique congolaise à travers sa chanson « Bayila », chantée en espagnol dans l’orchestre Rock-A-Mambo. Véritable coup de maître, ce tube a connu un succès phénoménal et a hissé l’artiste dans les hautes sphères de la notoriété, à Léopoldville, au cours des années 1956, 1957 et 1958.

« Bayila », « Se pamba », « Serenade sentimental », titres sublimes de Jean Serge Essous produits aux Editions Loningisa, connaissent une gloire immense à Léopoldville. De succès en succès, Essous s’affirme comme un artiste hors pair de par ses qualités lors des enregistrements au studio Loningisa du Grec papa Dimitrious, avec un groupe de musiciens sans nom (embryon de l’Ok Jazz), composé des musiciens des deux Congo. Entre autres, on trouve Franco, Essous, Loubelo De La Lune, Lando Rossignol, Diaboua Lièvre, Dessoin, Pandi Saturnin. Le groupe s’appellera plus tard Ok Jazz, créé au mois de mai 1956 sous la houlette de Germain Gaston, propriétaire du célèbre Ok bar, où il se produisait. Germain Gaston lui fournissait un équipement musical.

Le nom Ok Jazz fut adopté pour les besoins de la cause en référence à l'Ok bar qui fut le lieu de la signature du contrat entre le groupe et le patron du chemin de fer Matadi- Léopoldville, relatif à un concert. Contrat dont Jean Serge Essous fut signataire au nom du groupe, endossant ainsi le titre de chef d’orchestre Ok Jazz. Titre dont Franco lui avait toujours reconnu de son vivant selon l’ordre chronologique. A noter que l’orchestre Rock-A-Mambo, créé avec Rossignol, fut une autre étape du parcours musical de Jean Serge Essous à Léopoldville.

En janvier 1959, suite aux troubles sociopolitiques qui ont secoué la ville de Léopoldville et opposé les Congolais et les colons belges,  antipathie ayant revêtu des allures xénophobes, Essous Jean Serge, Célestin Kouka, Edo Ganga, Loubelo De La Lune, Pandi Saturnin (transfuges de l’Ok Jazz) regagnaient Brazzaville où ils créeaient l’orchestre Bantous de la capitale, composé d’Essous Jean Serge (clarinettiste), Edo Ganga et  Célestin Kouka (chanteurs), Dicky Baroza (guitariste solo), Dignos Dingari (guitare accompagnement), Loubelo De La Lune (bassiste), Pandi Saturnin (batteur) et  Moustache Bakana (manager).

La sortie officielle du groupe avait eu lieu le 15 août 1959 au bar chez Faignond, dans la rue Mbaka, à Poto-Poto (On les appelait les 8 pauvres Bantous). Orchestre que Jean Serge Essous dirigeait des mains de maître pendant plusieurs années et dont il fut le leader charismatique incontesté au regard de ses prestations, de son savoir-faire, de ses initiatives et de la plus-value qu’il apportait au sein du groupe. La discographie était composée d’une quinzaine de ses chansons dont les plus célèbres sont « Ma Gui Gui » ; « Na ko tinda recommandé », « Camarade mabé », « Ngai mwana ya Abdel », etc

Les chroniqueurs musicaux et chevaliers de la plume de l’époque disaient de lui qu’il était l’âme et le corps de l’orchestre Bantous, dont les succès franchirent les frontières du pays et du continent.

 

Auguste Ken Nkenkela

Légendes et crédits photo : 

Jean Serge Essous/DR

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