Liberté de la presse : FFJ déplore l’option systématique de réduire les médias au silence

Mardi 8 Novembre 2016 - 15:30

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L'ONG regrette l’option prise par le gouvernement de la République de couper systématiquement le signal des médias pendant ou avant des manifestations politiques des opposants au régime en place.

Dans un communiqué du 7 novembre 2016, l’ONG de promotion et de défense de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), a fait constater que la réputation de réduire les médias au silence en RDC dépasse présentement les frontières nationales. À l’en croire, l’image de la RDC vendue à l’extérieur est celle d’un pays en situation de non État où le droit d’informer et d’être informés est confisqué.

L’ONG a, en effet, regretté que le signal de Radio Okapi soit manifestement brouillé le 5 novembre, tandis que celui de Radio France internationale (RFI) a été coupé dans la nuit du 4 novembre.  Son émetteur de Lubumbashi, deuxième ville du pays, a aussi été réduit au silence. « La réduction au silence de ces médias intervient à quelques heures d’un meeting prévu par des opposants politiques empêchés d’exercer leurs droits civils et politiques dans un pays qui se dit démocratique », a dénoncé l’adjoint chargé de l’assistance judiciaire et d’aide légale à FFJ, Me Mutanda.

Acte contraire aux lois nationales et standards internationaux

Pour FFJ qui exige le rétablissement sans attendre de la situation, l’acte posé par les autorités congolaises contrarie nettement avec les lois nationales et les standards internationaux pertinents auxquels la RDC a librement souscrit. L’ONG rappelle, par ailleurs, que la RDC est comptée en dernière position, 245e, en matière du respect de la liberté de la presse. Dans un autre communiqué, FFJ a dit s’opposer à l’interpellation, le 6 novembre, de deux journalistes au sud-est du pays.

FFJ a noté que les deux journalistes, Kasong Carton et Mushid Gaston, journalistes à Radio Télévision Manika (RTMA), émettant à Kolwezi, dans la province de Lualaba, ont été invités et interrogés par les responsables locaux des services de renseignements sur l’interview réalisée le même jour dans l’émission « Manisport » avec l’ancien gouverneur de la province du Katanga, actuellement opposant au régime de Kinshasa et président de l’équipe de football TP Mazembe, Moïse Katumbi. Ce dernier avait réagi, à partir de l’Europe, avant la rencontre entre son équipe et la formation algérienne de Mouludia Bejaia dans le cadre de la 22e édition de la Coupe de la Confédération africaine de football. « FFJ exprime ses vifs regrets quant au rétrécissement du droit du public à l’information et du droit d’accès aux sources et se dit surpris que pareille interpellation intervienne au lendemain de la commémoration de la journée internationale de la fin de l’impunité contre les journalistes », a souligné l’ONG.

Lucien Dianzenza

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