Libres Propos : participation privée au redressement national : Quel modèle suivre ?

Vendredi 9 Décembre 2016 - 20:25

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Ce titre peut paraître provocateur et d’aucuns seraient tentés de dire que si le modèle que j’ai choisi s’est investi tant, c’est parce qu’il a beaucoup d’argent, oubliant qu’un clan généreux de cœur ne peut être soumis à suspicion. A vrai dire, certaines organisations ont en plus mais elles n’osent prendre aucune participation dans le redressement national en ces temps difficiles. Mon modèle, lui, se comporte en avant-garde pionnière qui relaie les services publics et distribue la chance et l’espoir à tous.

 

                                                          Situation concrète du pays

Le Congo tout entier semble soupiré dans une espèce de désenchantement paralysant la volonté de créer et d’aller de l’avant avec audace et pragmatisme. Cette situation d’attentisme se caractérise notamment par un certain nombre de facteurs bloquants dont : Une majorité qui a bel et bien gagné deux élections majeures mais qui doute de sa victoire. La majorité a obtenu sa légitimité des urnes mais elle donne une pénible impression de pusillanimité comme attendant une légitimité de la part des puissances tutélaires d’antan et de l’Union européenne.

Ce faisant, elle semble se culpabiliser pendant que le climat des affaires s’assombrit à cause de la crise sécuritaire du Pool et d’autres facteurs diplomatiques incertains. Une opposition disparate qui a perdu tous ses rendez-vous électoraux mais qui profite du manque de confiance en elle-même de la majorité pour multiplier les scénarios de provocations et d’intoxication de l’opinion nationale et internationale, faisant passer le Congo pour une eau dormante sans issue d’écoulement.

La situation économique continue de stagner voire de se fragiliser, ce qui refroidit les attentes des populations et entretient le pessimisme démoralisateur. Le climat des affaires alourdi par la peur d’un Congo qui risque de s’isoler et de s’enfermer sur lui-même vient confirmer notre refus de voir la réalité en face et de compter sur nos propres forces.

L’appréciation pragmatique de la situation économique et financière si morose du pays implique que le gouvernement doit s’atteler à lever des fonds nécessaires et trouver plus d’argent à mieux dépenser pour financer les  attentes prioritaires du peuple. Mais face à la sécheresse du Trésor Public la bonne volonté et la volonté de bien  faire du gouvernement ne suffisent plus. Il faut des relais, des financements innovants et altruistes privés d’un nouveau genre qui mettent en avant l’équation humaine de leur participation alternative aux efforts bien concertés du redressement national.

Dieu merci. Il nous a fait don de la Fondation Perspective d’Avenir capable d’apporter des réponses adéquates variées au financement des projets d’intérêt public. Cette fondation sait affronter la réalité telle qu’elle est et non comme elle souhaiterait qu’elle soit. Le Congo a la chance de disposer de ses initiatives privées dont les œuvres économiques, sociales et culturelles désintéressées innervent le vécu quotidien de tous les Congolais. Sa philanthropie et son altruisme participent admirablement à minimiser les souffrances et peines et à maximiser l’espoir de réussite et de bien-être de tous.

Il existe pourtant dans notre pays des personnes aux fortunes colossales mais qui restent centrées et obnubilées sur leurs propres intérêts et empêtrées dans l’égoïsme sordide, insensibles à la pauvreté et à la précarité angoissantes de leurs concitoyens. Par contre, la ligne directrice et la vision humaniste de la Fondation Perspectives d’Avenir consistent inlassablement à se mettre au service des plus humbles et des déshérités, à la conscientisation de ceux-ci.

L’on voit bien que son patriotisme se justifie par son ambition de sortir le Congo du joug de la misère et de l’ignorance. Elle ne cesse de réfléchir à de nouvelles pistes pour employer l’argent utilement au service de l’amour et de la fierté nationale. En ces moments très difficiles de récifs économique et financière, le Congo a le plus besoin d’acteurs sociaux comme la Fondation Perspective d’Avenir qui savent établir entre les Congolais de justes relations humaines, fraternelles et aimantes.

Quelles peuvent être les autres lignes directives de sa vision innovante ?

Je me permets de les imaginer pour le bien de tous.

1-Prôner une sorte de plan marshal national pour lutter contre le cercle vicieux de la pauvreté et de la précarité et donner l’accès au peuple à la nourriture, à l’eau potable, la santé, l’école, le transport public, l’électricité, l’alternative consiste ici à penser la rupture à travers le progrès et la vision politique de minimiser les peines et de maximiser le bonheur pour tous. Ce plan Marshall national serait une réponse saine à des conditions existentielles difficiles.

2-Compter sur nos propres forces

Stimuler les transferts d’argent envoyé par la Diaspora et les moyens financiers des élites Congolaises comme manne providentielle pour servir le développement et reconstruire l’essentiel. Une révolution des mentalités est souhaitable et qui privilégie l’humain et la démocratie. Ainsi, sur la base de la confiance retrouvée :  Faire recours à l’épargne locale à travers des emprunts obligataires auprès des épargnants ; Favoriser et faciliter l’auto-organisation des communautés paysannes, des mouvements sociaux dans les centres urbains, les tontines, les centres de santé communautaire, l’habitat, l’énergie alternative, le financement des micros – entreprises, des clubs d’artistes, de jeunes chercheurs, de scientifiques, des hommes et femmes d’affaires, etc…Valoriser les talents des jeunes pour institutionnaliser la chance comme autre levier de développement ; Pour accéder aux biens essentiels évoqués supra, l’électricité est évidemment indispensable.

      3-Courir les quatre points du monde à la recherche de soutiens et tisser une vraie proximité et une vraie amitié avec les personnalités marquantes au niveau mondial dans les domaines- clés. C’est faire la diplomatie autrement.

4-Créer un laboratoire des financements innovants et de lutte contre le gaspillage et la gabegie

       5-Rendre attractif le climat des affaires au Congo. On n’y parviendra pas sans la confiance retrouvée et la paix sans armistice restaurée. Tourner résolument le dos au passé et marcher tous ensemble de l’avant est une politique salutaire à la cohésion et à l’unité nationale.

Tout esprit ouvert et tout observateur lucide de la vie active nationale sait que la vision de la Fondation Perspectives d’Avenir est progressiste unique, prométhéenne et peut servir d’exemple référentiel à suivre à cause de son idéal d’action et de foi en l’homme, de sa passion de faire de la politique autrement en vue de l’instauration de l’amour dans la cité comme don de chacun aux autres, sans hypocrisie.

La Fondation Perspective d’Avenir mérite une place au panthéon du patriotisme, des bonnes œuvres, de la méritologie et de l’altruisme. Soutenons-la et exhortons-la à aller toujours de l’avant car le Congo a besoin d’elle.

 

 

 

 

Pascal Andjembo, Ancien député à l'Assemblée nationale

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