Libye : le chef du gouvernement d’union nationale s’installe à Tripoli

Depuis la chute, en 2011, du guide libyen, Mouammar Kadhafi, le pays est coupé entre deux gouvernements et deux Parlements rivaux. « C'est aujourd'hui, depuis Tripoli, capitale de tous les Libyens, que nous allons travailler », a déclaré l'un des vice-présidents du conseil présidentiel, Ahmed Meitig. Le plus dur, estiment des analystes, reste la reconnaissance du nouveau pouvoir par les groupes islamistes actifs notamment à Tripoli. Le gouvernement étant issu d’un accord politique signé en décembre 2015 à Skhirat (Maroc) avec l’active médiation de l’ONU, « n’a toujours pas d’ancrage territorial et se réunit entre Tunis et Skhirat ».

La communauté internationale a néanmoins salué l'installation des nouvelles autorités à Tripoli, ce qui constitue une étape importante dans le processus de paix en Libye. « L'arrivée du conseil présidentiel dans la capitale représente une opportunité unique pour les Libyens de toutes factions de se rassembler et de se réconcilier », a déclaré dans un communiqué, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. La diplomate a exhorté les nouvelles institutions, y compris les acteurs et parties prenantes libyens de montrer leur soutien et travailler avec le conseil et le gouvernement d'union nationale. L'Union européenne annonce, par ailleurs, qu’elle entend mettre à disposition une enveloppe de 100 millions d'euros, dont les priorités seront déterminées avec les autorités libyennes.

Le gouvernement d'union nationale a été créé à la suite d’un accord signé en décembre 2015 au Maroc sous l’égide de l'ONU. Il est censé mettre fin non seulement au conflit qui oppose deux gouvernements rivaux siégeant l'un à Tripoli et l'autre à Tobrouk dans l'est, mais également à la menace terroriste dominée par la progression de l’Etat islamique.