Libye : l’envoyé spécial de l’ONU appelle les Libyens à surmonter l’impasse politique

Jeudi 9 Février 2017 - 12:46

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Alors que l’accord politique libyen de Skhirat (Maroc) a été signé il y a plus d’un an, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler, a souhaité mercredi que 2017 soit pour les Libyens « une année de décisions » pour surmonter l’impasse politique et mettre en place une armée unifiée.

Martin Kobler, qui est également le chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), s’exprimait devant les membres du Conseil de sécurité. Il a affirmé que malgré les avancées enregistrées en 2016, les Libyens n’étaient pas en mesure de remédier aux causes profondes des divisions. Le représentant spécial a insisté sur certains gains importants enregistrés jusqu’à présent même si les progrès sont loin d’être suffisants.

« Le Conseil de la présidence et les institutions économiques libyennes ont ainsi continué de travailler ensemble pour exécuter le budget pour 2017, tandis que la production de pétrole a augmenté pour atteindre les 700.000 barils par jour », a fait savoir Martin Kobler.

Evoquant la situation sécuritaire, le représentant spécial a dit que l’Etat islamique a perdu le contrôle de toutes les zones qu’il occupait, et rappelé qu’il y a un an encore ce groupe terroriste était en expansion. Malgré cela, Martin Kobler a affirmé que l’EI continuait d’être une menace pour la Libye.

Tenant compte des nouveaux développements de la situation dans le pays, Martin Kobler a souligné la nécessité de prendre des décisions qui s’imposent sur des amendements limités à l’accord politique, en vue de permettre à la Chambre des représentants d’approuver le gouvernement d’entente nationale ou bien encore d’aboutir à la formation d’une armée et d’une force de police fortes. Il a également souhaité que des décisions soient prises sur la meilleure façon d’utiliser les revenus découlant des exportations de gaz et de pétrole au profit de tous les Libyens. « Je suis convaincu qu’un cadre sera trouvé au cours des prochaines semaines au sein duquel ces questions pourront trouver une solution et des recommandations pourront être émises en vue d’une approbation par les institutions concernées », a précisé Martin Kobler.

Insistant qu’aucun groupe ou individu ne pouvait décider seul du chemin à suivre, le représentant spécial a appelé toutes les institutions libyennes à assumer leurs responsabilités dans la mise en œuvre de l’accord politique. « Ensemble, elles peuvent faire avancer ce processus en approuvant le gouvernement », a-t-il déclaré, en soulignant l’importance cruciale de cette étape pour répondre aux besoins des Libyens.

Martin Kobler a profité de cette opportunité pour exhorter les parlementaires libyens à conclure ses délibérations à ce sujet et salué les efforts des pays de la région pour parvenir à un consensus en Libye. Il s’est dit impressionné par la « cohérence de l’approche » des pays voisins comme de l’UA en vue de la résolution de la crise libyenne comme cela ressort dans les conclusions de la Conférence des États voisins tenue au Caire le 21 janvier, et celles du Comité de haut-niveau de l’Union africaine (UA) organisé le 27 janvier à Brazzaville, au Congo.

La troïka formée par l’UA, la Ligue des États arabes et les Nations Unies a amélioré la coordination et la confiance, a noté le représentant spécial. Eu égard à tout cela, il s’est dit encouragé par les efforts des Libyens et des pays voisins pour surmonter l’impasse politique, jugeant qu’un consensus était en train d’émerger entre les parties.

« Aucun processus politique ne pourra se poursuivre sans que la question des groupes armés et de la prolifération des armes n’ait été réglée », a estimé Martin Kobler. Il a, par ailleurs, relevé que la formation en cours de la garde présidentielle était « un pas dans la bonne direction », même si elle ne peut se substituer à une armée libyenne unifiée.

Du reste, notons que le gouvernement dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj, reconnu par les Nations unies, est basé à Tripoli depuis l’an dernier mais il n’est pas parvenu à imposer son autorité sur l’est du pays, où le maréchal Khalifa Haftar règne en maître. Ce maréchal, qui s’est récemment rapproché de la Russie, a déclaré la guerre aux groupes islamistes et radicaux sévissant dans l’Est libyen, en particulier à Benghazi, deuxième ville du pays à 1.000 kilomètres à l’est de Tripoli.

Rappelons que la Libye est déchirée par des rivalités opposant ses différentes milices et tribus depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi. Le 25 janvier dernier, le Premier ministre Fayez al-Sarraj avait confirmé une rencontre prochaine au Caire avec le maréchal Haftar.

Nestor N'Gampoula

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