Libye: vers la formation d’un nouveau gouvernement d’unité

Jeudi 9 Février 2017 - 17:30

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L’ONU fait tout pour amener les Libyens à se rassembler autour d’un seul gouvernement.

« 2017 doit être une année de décisions et d'avancées politiques ». Martin Kobler, médiateur des Nations unies sur la Libye est très optimiste : un gouvernement plus inclusif ne devrait pas tarder à être formé dans ce pays divisé. Les Libyens de l’Est et du Nord-ouest ont chacun leur bannière politique. Il s’agit de les réunifier sous une même autorité. Les pourparlers pour ce faire seraient avancés. « Je suis convaincu qu'un cadre sera trouvé au cours des prochaines semaines au sein duquel ces questions pourront trouver une solution et des recommandations pourront être émises en vue d'une approbation par les institutions concernées », a affirmé M. Kobler.

Les « institutions concernées », ce sont les deux Parlements rivaux de Tobrouk et de Tripoli où siège aussi par ailleurs le gouvernement d’unité nationale (GNA) actuel, dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj. C’est lui que reconnaît la communauté internationale, alors que les autorités établies à Tobrouk (est) font tout pour gagner en crédibilité dans la sous-région et auprès de puissants pays-parrains tels que les Etats-Unis et, surtout, la Russie. L’homme fort de cette région, le maréchal Khalifa Haftar a récemment effectué une tournée à Moscou après avoir été à Alger.

Il s’agit de faire évoluer le GNA en prenant en compte des amendements qui le rendraient plus inclusifs, le maréchal Haftar ne reconnaissant pas la légitimité de Fayez al-Sarraj. Les deux entités qui luttent en principe contre les groupes armés et les bastions de l’organisation de l’Etat islamique n’arrivent pas à s’entendre pour un partage du pouvoir qui signifierait la restauration de la souveraineté libyenne. Si l’on en croit M. Kobler, les choses seraient sur le point de changer.

Cette semaine, devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York, M. Martin Kobler a expliqué que les pourparlers ont progressé et seraient sur le point de résoudre les nœuds de blocage pour un accord politique. Les protagonistes seraient sur le point d’aboutir à un accord sur le rôle futur du maréchal Haftar. Deux membres du Conseil de sécurité, l'Egypte et la Russie, ont apporté leur soutien au maréchal Haftar, autoproclamé chef de l'Armée nationale libyenne (ANL) et soutenu par un gouvernement contrôlant l'Est libyen basé à Al-Bayda. Haftar récuse également le rôle de Martin Kobler qu’il qualifie d’ « homme du diable ».

Mais la communauté internationale veut croire en la levée des obstacles pour que la Libye continue de reparler d’une seule voix. « Nous avons besoin d'un gouvernement véritablement complet qui accueille tous les acteurs clés en Libye, et nous en avons besoin parce que c'est la meilleure façon de restaurer la stabilité », a fait savoir l'ambassadeur britannique adjoint Peter Wilson, rejoignant en cela un point de vue largement partagé à Rome.

Lucien Mpama

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