Lire ou relire : "Visage des palmiers" d’Edouard Mabanza

Jeudi 16 Mai 2019 - 21:09

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La quête de la liberté constitue le point culminant du recueil de poésie de l'auteur, publié par L’Harmattan. Libéré des affres du gouffre dans lequel s’enlise son continent, l’homme africain peut enfin vivre le sens plein de l’indépendance.

Une foultitude de sensations que provoquent sur le lecteur les mots contenus dans les poèmes, comme cercueils, os, enseveli, sang, tuerie, corbillard, char, etc., nimbés d’une charge émotionnelle qui traduit le tragique à tout égard.

Edouard Mabanza, dans sa poétique, élève la voix comme « le chantre des hirondelles venues d’ailleurs » pour « mieux condamner l’usure du pouvoir dans les crimes porteurs » dans l’espoir de « reconstruire l’histoire » par une nouvelle façon de penser.

Le recueil évoque les vicissitudes qui ont émaillé l’histoire de la patrie du poète. « Brazzaville est née entre ces lunes prophétiques construites en stèle des fables imaginaires qui se sont tues entre le bruit des nuits d’occupants », écrit-il. L’expression lunes prophétiques, symbole des lendemains meilleurs à l’orée des indépendances, mais qui, très tôt, sont happés par la survenue des crises de palais.  

Et, comme « le pays se décime par des sinistres du soleil du palais », le poète, face à cette situation lugubre et déroutante, prend le clairon afin que « toute chose ait une vie du monde pour mieux dessiner l’arbre de vie commune ». Le poète s’érige, en effet, contre la fermeture de son pays et du continent africain vis-à-vis de la bienheureuse évolution universelle.

La lutte pour la liberté est l’un des rêves itératifs de son œuvre. La liberté est capable de beaucoup de changements qui peuvent, d’ailleurs, pense-t-il, favoriser la transformation de l’Afrique en un eldorado. Ainsi l’indépendance revêtira-t-elle son sens plein : « envie de vivre autrement ». Mais pour y parvenir, « le silence » et la « peur » doivent être brisés. Né en 1958 au Congo-Brazzaville, Edouard Mabanza est auteur de deux autres recueils de poésie. "La moitié du mensonge" en 1997 et "Afrique des amants" en 2006.

                          

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre

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