Littérature : la direction départementale du livre honore Florent Sogni Zaou

Lundi 2 Mai 2016 - 18:24

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L’écrivain congolais a été à l’honneur à la cérémonie destinée à la célébration en différé de la journée mondiale du livre et des droits d’auteurs organisée, le 29 avril, par la direction départementale du livre et de la lecture publique. Cette journée a été clôturée par une séance de dédicace et vente des œuvres de l’écrivain.

La cérémonie s’est déroulée dans la salle de l’hôtel FLM du patriarche François Luc Macosso, conseiller spécial du chef de l’État, qui a parrainé  l’évènement. C’est sur le thème "Se tenir ensemble pour les droits d’auteur" qu’a été célébrée cette journée destinée à rendre hommage au livre et ses acteurs (auteurs, éditeurs, libraires, diffuseurs, distributeurs et autres), et encourager chacun, en particulier les jeunes, à découvrir le plaisir de la lecture et à respecter l’irremplaçable contribution des créateurs au progrès sociale et culturel. Elle a été instituée par l’Unesco en vue de promouvoir la lecture, l’industrie de l’éditorial et la protection de la propriété intellectuelle à travers le droit d’auteur.

Pour marquer cette journée dans la ville, la direction départementale du  livre et de la lecture publique a mis à l’honneur l’écrivain Florent Sogni Zaou encore peu connu dans son pays. Ce choix, selon Alphonse Nkala, directeur départemental du livre et de la lecture publique de la ville océane, s’explique par le fait que l’écrivain figure parmi les nouvelles voix de la poésie congolaise. « Son œuvre déjà abondante le place parmi les  écrivains les plus féconds de sa génération. Dans le monde totalement imaginaire qu’il peint, notre auteur démontre combien les lettres congolaises sont lumineuses», a-t-il expliqué.

Face au public et après sa présentation, Florent Sogni Zaou, qui est aussi journaliste, s’est livré à une série de questions-réponses. Écrivain panafricain actuel, dans ses œuvres, il dénonce les antivaleurs, les inégalités, les injustices sociales. À propos des antivaleurs, il a souligné : « Les antivaleurs sont des choses très têtues. De la même manière, on parle de volonté politique. Je crois qu’il faut un courage politique pour arrêter cela. C’est vrai qu’il y aura toujours des gens qui passeront à travers les mailles mais il suffit que ceux qui gèrent comprennent que la sanction a encore sa place.»

Encourageant l’écrivain et citant le président de la République qui a invité le peuple, lors de son investiture le 16 avril, à la rupture avec les mentalités déviantes et les comportement pervers, François Luc Macosso a invité les Congolais à se mobiliser pour l’accompagner dans cette lutte contre les antivaleurs longtemps décriés mais jamais vaincus non seulement en les dénonçant mais aussi en obtenant que leurs auteurs soient sanctionnés.

Florent Sogni Zaou touche à différents genres littéraires. Il a à son actif plusieurs œuvres comme : L’homme d’affaires (théâtre) paru aux éditions Ngouvou/Academie Sonika collection «Miroir», La liberté de la presse au Congo Brazzaville (essai littéraire) paru aux éditions l’Harmattan Congo en 2014, Vumuk’ Ma part de souffle (recueil de poèmes) paru aux éditions Bajag –Méri en 2015. Ses textes sont toujours précédés des proverbes. Dans son roman intitulé Les goyages amères paru en 2011 aux éditions Bajag-Meri, on peut lire ce proverbe vili (langue vernaculaire du Congo) : «C’est l’œil qui ne tolère pas le moindre grain de sable; la bouche, quant à elle, s’ouvre pour tout ce que lui apporte la main». Ou ces paroles bibliques tirées du livre des proverbes 15 verset 16 : «Mieux vaut un plat de légumes là où il y a de l’amour qu’un bœuf gras assaisonné de haine» qui figurent dans le livre La liberté de la presse au Congo Brazzaville.

Enseignant de carrière et heureux d’être reconnu et honoré par les siens, l’écrivain a déploré le fait que depuis des années les livres et auteurs retenus dans les programmes scolaires sont toujours les mêmes. «Les choses changent, ce qu’on a écrit hier n’est pas la même chose aujourd’hui, les choses ont évolué. Il y a comme une appropriation des programmes scolaires » a-t-il déploré. En outre, il a salué l’admission de l’écrivain congolais Alain Mambanckou au collège de France «C’est une véritable promotion de la culture congolaise», a-t-il estimé.

L’activité a connu la présence de Louis Banthoud, représentant du préfet de la ville et de plusieurs élèves qui ont envahi l’écrivain munis de leur cahier pendant  la séance  de dédicace et vente de ses œuvres. Des élèves n’ont pas caché leus émotions et leur joie de rencontrer et de toucher un écrivain pour la première fois. D’ailleurs, lors de la séance de questions-réponses, l’écrivain a invité les responsables d’écoles à organiser des rencontres entre les écrivains et les élèves «afin de casser la baie vitrée qui fait que les élèves regarde l’écrivain de loin ». Le même souhait a été émis par l’écrivain congolais Gabriel Okoundji qui a fait le tour des lycées de la ville lors de son séjour dans le pays il y a une semaine et qui voulait qu’il y ait plus de proximité, de contact entre l’élève et l’écrivain. Au cours de la cérémonie, François Luc Macosso à réitéré sa décision de mettre sa salle à la disposition de tous les amoureux de la culture, dans tous les genres de son expression. Il a précisé : «Cette offre est ma contribution personnelle à l’éclosion et au rayonnement de notre culture qui avait grandement besoin d’un mécénat fort et désintéressé.»

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Florent Sogni Zahou envahi par les élèves lors de la séance de dédicace

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