Littérature : les romans africains de la rentrée littéraire 2018

Vendredi 7 Septembre 2018 - 20:08

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 112%

Version imprimable

Deux romans intriguant sont au menu de notre revue de la rentrée littéraire en France. D’ailleurs, une rentrée sans un roman de Yasmina Khadra serait incomplète, tant l’écrivain algérien fait à la fois partie du paysage littéraire francophone depuis une décennie et des auteurs dont les ouvrages sont très attendus chaque automne.

Yasmina Khadra publie « Khalil » chez Julliard

L’écrivain algérien, dans son style connu, nous plonge au cœur d’une thématique complexe de notre époque : le terrorisme. Nous sommes ce funeste vendredi 13 novembre 2015, à Paris, aux abords du Stade de France. Nul n’ignore les terribles événements qui vont entacher la capitale cette nuit-là. Khalil, le « héros » de cette histoire, va faire partie des individus qui vont semer la terreur et la mort. L’auteur prend donc un sacré risque puisqu’il offre un roman écrit à la première personne et se place sous l’œil du terroriste.

On va suivre le parcours de cet homme et les raisons qui l’ont mené là. L’occasion de réfléchir à des sujets brûlants, véritable fléau de notre époque. Yasmina Khadra va tout au long du roman montrer les différents points de vue afin d’essayer de comprendre l’incompréhensible.  L’auteur a placé le personnage d’un jeune homme assez sombre et renfermé qui n’attend plus rien de la vie. En perdant ses rêves et ses idéaux, il est convaincu d’en trouver auprès de ses amis radicalisés. Il est même prêt à mourir en martyr. "Khalil", le nouveau roman de Yasmina Khadra, n’est pas un énième pavé compliqué sur le sujet du terrorisme. Sa lecture présente donc l’avantage d’être accessible à tous.

De son vrai nom Mohamed Moulessehoul, Yasmina Khadra est un écrivain algérien qui a choisi une identité féminine pour publier ses œuvres. L’auteur fait d’abord carrière dans l’armée jusqu’en 2000 : il quitte alors son grade de commandant pour se consacrer à l’écriture. A partir de 1984, Mohamed Moulessehoul écrit et publie plusieurs romans et nouvelles sous son véritable nom. En 1997, le roman "Morituri" sort en France, sous le pseudonyme de Yasmina Khadra. C’est en 2001 que l’auteur révèle son identité masculine dans son roman autobiographique "L’Ecrivain".   

Les romans de Yasmina Khadra sont traduits en trente-trois langues dans le monde entier.

Ousseynou Diagne publie « Les roses blanches » chez l’Harmattan

Le roman "Les roses blanches" d’Ousseynou Diagne nous place au cœur du Sénégal postcolonial. Il relate l’histoire de Sekou, un jeune homme ayant hérité de ses ancêtres des connaissances ésotériques qui lui permettent de prédire l’avenir et de changer le cours des choses. Sekou devient un marabout reconnu et respecté en France. Il épouse une femme française et de cette union naîtra une fille qui, au fil du temps, va elle aussi faire face à l’héritage familial après la mort de son père. Que fera-t-elle de cet héritage ? C’est tout l’intérêt de ce court roman de quatre-vingt-dix pages, à l’écriture haletante, qui nous emmène tour à tour entre le Sénégal et la France. L’auteur y traite de nombreux thèmes à l’instar de l’immigration, de l’intégration, de la tradition, du métissage mais aussi du conflit de génération.

Ousseynou Diagne est un écrivain sénégalais qui a longtemps partagé sa vie entre le Sénégal et la France où il fit ses études.

 

 

Boris Kharl Ebaka

Légendes et crédits photo : 

Photos:Couvertures des ouvrages

Notification: 

Non