Louis Dreyfus : "Notre rôle c’est aussi de mettre en valeur ce qui marche en Afrique"

Les Dépêches de Brazzaville : Pourquoi le Monde, en tant que média français bien ancré dans son territoire national s’intéresse-t-il à l’Afrique ?

Louis Dreyfus : Nous sommes convaincu qu’à l’instar de ce qu’a fait El Pais en se développant en Amérique du sud, et ce  que The Guardian a fait en Australie  et aux Etats-Unis, un journal transnational comme Le Monde a tout à fait les moyens de construire son développement sur des espaces plus large que le territoire national . Enfin, nous pensons que la croissance qui se passe en ce moment en Afrique mérite d’être portée afin de véhiculer un discours positif sur ce qui se passe en Afrique.

L.D.B : Ces premiers débats du monde Afrique organisés à Abidjan, rejoignent la liste des grands forums qui se multiplient sur le continent. Comment pensez-vous vous distinguer de tous les autres et ne pas tomber dans la répétition des grands discours sans effets concrets ?

Nous laissons une large place aux rencontres et au networking pour que ceux qui viennent y assister puissent repartir avec des contacts réels et que ce ne soit pas juste, ce qui à notre avis est le rythme de certains évènements montés en parallèle, des moments de discours qui n'ont aucun effet sur l’économie. Et,nous pensons véritablement créer des liens entre les grandes entreprises et les jeunes entrepreneurs. Ce sont des points de rencontres nécessaires. Notre rôle c’est aussi de mettre en valeur ce qui marche en Afrique. Et cela peut donner l’accès à des financements et une meilleure visibilité des entreprises car certains vont aussi apparaitre dans les colonnes du journal. Cela pourrai inciter les investisseurs à accélérer leur politique d’investissement en Afrique puisque  le continent présente de très belles perspectives.

L.D.B : De l'hexagone, comment s’est-elle construite la réflexion autour du contenu des panels pour éviter le risque d’être en contradiction avec les réalités sociales et économiques locales

Nous avons été très vigilants là-dessus. Raison pour laquelle nous avons associé un média local, le journal ivoirien Fraternité matin dirigé par Venance Konan. En outre, nous avons des équipes sur le terrain et beaucoup de journalistes africains avec lesquels nous avons préparé ce débat. Car, justement l’idée n’est pas d’apporter la bonne parole de la France mais plutôt d’être à l’écoute des réalités locales.