Louis Patrice Ngagnon : « Il y a eu amélioration de la desserte en eau dans beaucoup de zones à Brazzaville »

Lundi 22 Août 2016 - 18:15

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Arrivé à la tête de la Société nationale de distribution d’eau (SNDE) en août 2014, Louis Patrice Ngagnon a totalisé cette année, deux ans. Dans une interview, le directeur général de la SNDE, revient sur le chemin parcouru et ce qui reste à faire.

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Vous êtes déjà à deux ans, depuis votre nomination à la tête de la SNDE, quel bilan à mi-parcours pouvez-vous faire ?

Louis Patrice Ngagnon (L P N) :  De 2014 à nos jours, il y a eu amélioration de la desserte en eau dans beaucoup de zones à Brazzaville.  À titre d’exemple, je peux citer toute la zone se trouvant derrière la morgue du CHU ; le quartier Cent files ; la zone P12 vers le marché de l’Intendance ; le quartier Wala Wala (Ngamakosso) ; Don Bosco (Itatolo) ; Ecole Saboukoulou ; Kahunga (Mfilou) ; Trois poteaux, Domaine, Madibou ; Mayanga Moussosso ; zone des travaux de Razel (Avenue Renard et la rue Kitengué à Bacongo ; Plateaux zone Jagger ; Moukondo, plus précisément dans la zone réservée aux anciens Diables rouges football.

De manière générale, de Mossendjo à Abala en passant par Madingou-Kayes, Djambala, l’eau coule régulièrement des robinets. Mais, le travail continue.

Outre la fourniture en eau, nous avons également posé quelques grands actes. Il s’agit, entre autres, de la gestion des contrats ; la vulgarisation des sept produits dont six ont été livrés malgré la mauvaise exécution. Il y a eu aussi le déploiement des cadres permanents de Véolia dans les 21 centres de la SNDE ; le suivi rigoureux des missions d’appui de Véolia. Nous avons réussi à faire que le contrat de performance soit décliné à tous les niveaux. Les conseils d’administration se tiennent régulièrement.

LDB : Vous avez signé en janvier 2013, un partenariat avec le groupe français Véolia. Celui-ci prévoit la modernisation des infrastructures de la SNDE ainsi que le renforcement des capacités aussi bien dans les domaines techniques financiers que commercial. Aujourd’hui, quels sont les résultats obtenus sur le terrain ?

L P N : La SNDE est en train d’exécuter le contrat de service conclu avec l’Etat à travers notre partenaire français Véolia, mais l’évaluation se fera à la fin de ce contrat dans un an. Nous allons certainement envisager des corrections parce que c’est toujours une œuvre humaine, mais pour ce qui a été fait, la SNDE peut se satisfaire que l’Etat ait beaucoup investi dans le premier périmètre, donc celui de la production. Il reste que nous confortions, consolidions le deuxième secteur concernant la distribution.

LDB : Certaines personnes pensent que depuis votre installation, vous dormiez sur vos lauriers au lieu de se donner à fond.

L P N : Non ! c’est archi-faux. Quelques jours seulement après mon installation, comme baptême de feu, j’ai visité les 19 et 21 août 2014, respectivement, les agences commerciales de la SNDE et les unités de production d’eau de Brazzaville. J’ai fait également en septembre de la même année, l’état des lieux des unités de production, des agences et points de vente des départements de Pointe-Noire et du Kouilou. En octobre 2014, j’ai repris mon bâton de pèlerin en effectuant une visite de travail dans les unités de production d’eau et les centres de la SNDE des départements de la Sangha, la Cuvette-Ouest et des Plateaux. Bref, sur les 21 centres à travers le pays, j’ai déjà visité 19 et il en reste deux, notamment ceux de Mossaka et Impfondo au nord du Congo.

Soucieuse de rendre plus performante la qualité de ses services, la direction générale de la SNDE a procédé, en avril 2015, à la signature des contrats de performance entre les directions départementales et les structures placées sous leur tutelle. Grâce à ces contrats, l’obligation est faite aujourd’hui aux agents de la SNDE de porter les tenues avec matricule et les badges pour les besoins d’identification.

J’ai présidé également la cérémonie de présentation du plan de vannage du réseau de distribution d’eau de la ville de Brazzaville, et inauguré l’agence technico-commerciale moderne d’Oyo, dans le département de la Cuvette. Sans oublier le lancement de l’opération d’extension du réseau de la SNDE et de la réalisation de 2000 branchements sociaux à Owando. De même, pour l’extension du réseau dans les zones périphériques de Brazzaville, la SNDE a bénéficié de l’appui financier de l’Agence française de développement (AFD).

Conscient des difficultés auxquelles sont confrontées les agents de la SNDE sur le terrain, la direction générale a remis en octobre 2015, des véhicules, des motos et du matériel de laboratoire aux directeurs départementaux. Elle a également procédé à l’achat de deux terrains à Talangaï et à Ouenzé pour la construction des agences, acquisition du point de vente de Mfilou et à la mise en place des équipes dynamiques de réparation des fuites. Celles-ci réparent, en effet, environ 500 fuites par mois.

LDB : Dans le cadre toujours du partenariat, l’Etat a signé cette année un contrat de financement avec l’Agence française de développement (AFD). Que peut-on attendre de ce financement ?

L P N : Depuis 2014, la SNDE a réceptionné les infrastructures construites dans le cadre du projet Djiri. Il s’agit de la construction de l’usine de Djiri 2, d’une capacité de 5500 m3/h ; la réhabilitation de l’usine de Djiri 1, d’une capacité de 2250 m3/h ; la construction de plusieurs réservoirs de stockage d’eau et la pose de plus de 200 km de réseau primaire (gros diamètres).

Ce grand projet qui a considérablement augmenté la capacité de production de la ville de Brazzaville n’avait malheureusement pas pris en compte les volets distribution et branchements. C’est ainsi que ce projet n’a pas eu d’impacts escomptés aussi bien en ce qui concerne l’augmentation du taux de desserte en eau des populations que l’augmentation des abonnés de la SNDE. La ville capitale s’est donc retrouvée avec une forte capacité de production et de stockage d’une part et des quartiers entiers privés d’eau, faute de réseau de distribution, d’autre part.

Devant cette situation paradoxe, la SNDE, assistée de Veolia, a réalisé une étude visant la desserte en eau des quartiers périphériques, situés au voisinage immédiat des usines et réservoirs (c’est la zone périphérique n°1). Cette étude a été transmise à plusieurs partenaires techniques et financiers (bailleurs de fonds). C’est ainsi que l’Agence française de développement a manifesté son intérêt pour le financement de ce projet.

Réparti en trois composantes, ce projet a un coût global de 100 millions d’euros, soit 65,5 milliards FCFA. La première composante concerne les travaux d’extension, de renouvellement et des branchements. Il s’agit de réaliser d’une part les travaux d’extension de réseau (680 km) et de réalisation de 30 000 branchements dans douze quartiers périphériques de Brazzaville ; 200 km de canalisation et 20 000 branchements dans quatre zones de Brazzaville en proie aux fuites d’eau.

La composante n°2 est relative au renforcement des capacités du personnel de la SNDE par le prolongement et le renforcement de l’assistance technique de Veolia pour une durée supplémentaire de deux ans (entre 2017-2019).

La troisième consiste au financement du fonds d’investissement et d’appui à l’exploitation. Cette composante permettra à la SNDE de réaliser des investissements liés à l’exploitation.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Louis Patrice Ngagnon lançant le réseau d’adduction d’eau de Kahunga ; crédit photo Adiac

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