Lubumbashi : PAF50/50 et Alfa plaident pour la sécurisation de la juge Ramazani Wazuri Chantal

Mardi 2 Août 2016 - 18:00

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Les deux organisations disent s’inquiéter du fait que des allégations sur des prétendues menaces contre son intégrité physique soient rejetées, en bloc et à priori, par les autorités à qui incombe la responsabilité première de protéger la présumée victime.

Le Projet Action Femme 50/50 (PAF50/50) et Action large des femmes avocates (Alfa) ont invité, le 30 juillet, les organisations de protection des droits de la femme de signer la pétition demandant aux autorités de la RDC ainsi qu’au Bureau de l’ONU-Femmes, de rechercher et de sécuriser la Juge Ramazani Wazuri Chantal, portée disparue depuis plus de cinq jours. Ces deux organisations ont, d’emblée, dit s’inquiéter du fait que des allégations sur des prétendues menaces contre son intégrité physique soient rejetées, en bloc et à priori, par les autorités à qui incombe la responsabilité première de protéger la présumée victime.

PAF50/50 et Alfa ont, en effet, noté que la Juge Ramazani est portée disparue, depuis la publication d’une lettre qu’elle aurait adressée, le 25 juillet, au ministre de la Justice et Droits humains, mettant en accusation des hauts magistrats et chefs des services de renseignements, et affirmant, par ailleurs, que la juge craindrait pour sa vie, depuis qu’elle a rendu le jugement de condamnation de Moïse Katumbi Chapwe, dans l’affaire qui l’oppose au Grec Emmanouil Alexandros Stoupis. « Pour motifs d’impartialité, les femmes avocates d’Alfa et celles du PAF 50/50 estiment qu’en réaction à ladite lettre, l’Agence nationale de renseignement (ANR) et la Cour d’appel (CA) de Lubumbashi devraient accorder, au minimum, le bénéfice de doute qui présumerait vraie, ne fût-ce que ladite préoccupation sécuritaire, afin que les services compétents lancent un avis de recherche et ouvrent des enquêtes, dans le but d’éclairer l’opinion publique quant à ce, au lieu de réfuter et incriminer Mme Ramazani », ont souligné ces deux organisations.

Priorité à la recherche et la sécurisation de la personne disparue

PAF 50/50 et Alfa ont soutenu que la mise au point de l’ANR et le communiqué de presse de la CA de Lubumbashi, tous du 27 juillet, abondant dans le même sens ont, en effet, considéré, sur l’existence de la lettre, qu’elle ne serait, pour l’ANR, qu’une « machination politicienne attribuée à la présidente du Tribunal de paix de Lubumbashi/Kamalondo, dans le but de salir les services » alors que la CA de Lubumbashi penserait qu’elle serait attribuée à Mme Ramazani, dans la suite de nombreuses tentatives de corruption des magistrats qui s’apparente à une manipulation visant le discrédit de la justice congolaise. « Il se déduit de ce qui précède que l’ANR et la CA de Lubumbashi jugent à priori que ladite lettre ne soit l’œuvre de Mme la juge Ramazani », ont conclu ces deux ONG.

Tablant sur les faits allégués dans la lettre, ces organisations ont retenu que, pour l’ANR, si Mme la juge Ramazani avait réellement subi des pressions contre sa conscience, elle aurait eu le loisir de se déporter, bien avant le prononcé du jugement. Alors que pour la CA de Lubumbashi, la magistrate fait l’objet d’une enquête disciplinaire pour s’être rendue, sans autorisation à Kinshasa, le 22 juillet. « Il se dégage de ce deuxième point que les deux services n’accordent pas aux faits allégués un bénéfice de doute minimal, attitude recommandée en pareille circonstance », ont regretté PAF 50/50 et Alfa.

Ces deux organisations estiment, en conclusion, que la magistrate ne devrait pas être incriminée à priori, quand bien même ses chefs et l’ANR qu’elle accuse conjointement ont des raisons de croire que les allégations d’insécurité sont à mettre sous le compte de la « machination politique ». C’est donc au nom de la transparence de la justice que les deux ONG ont dit s’accorder avec le dernier paragraphe de la mise au point de l’ANR qui « demande vivement à la justice qu’une enquête soit ouverte à ce sujet et que le résultat en soit rendu public ». Mais, elles pensent que la priorité devrait être mise sur la recherche de la personne disparue afin de la sécuriser.

Lucien Dianzenza

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