Lutte contre la corruption : des dossiers en souffrance bientôt relancés

Lundi 18 Juillet 2016 - 17:14

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Investi désormais des pleins pouvoirs pour opérer, le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption scrute, d’ores et déjà, la possibilité de remettre sur le tapis certains dossiers à charge contre certaines personnalités notamment celui portant sur la spoliation des immeubles de l’Etat au profit des tiers.  

Depuis longtemps, de nombreux observateurs avaient relevé un dysfonctionnement dans la gestion de la structure mise en place au sein du cabinet présidentiel pour lutter efficacement contre la corruption. Le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme avait visiblement du mal à exercer ses fonctions. Non investi de pleins pouvoirs, Luzolo Bambi avait du mal à mener à bien sa mission. Son travail jusqu’à un passé récent ne s’est limité qu’à dénoncer certaines magouilles sans forcément aboutir à une instruction des dossiers à charge au  grand enchantement des présumés détourneurs qui s’en tiraient à bon compte. Cette fois-ci, les données ont changé, le chef de l’Etat s’étant personnellement impliqué dans cette chasse aux détourneurs des deniers publics.

L’ordonnance présidentielle°16/065 du 14 juillet 2016 portant organisation et fonctionnement des services du conseiller Luzolo Bambi en dit long sur les intentions du chef de l’Etat de mettre de l’ordre dans la boutique en traquant les mauvais gestionnaires. Ragaillardi par cette ordonnance qui lui accorde d’énormes pouvoirs et de larges prérogatives, Luzolo Bambi est investi aujourd’hui des instruments juridiques nécessaires qui font de lui le nouvel agent fouetteur chargé de la procédure de répression des crimes économiques, de la fraude et de la corruption. L’ordonnance lui accorde d’énormes pouvoirs et de larges prérogatives en le plaçant sous l’autorité hiérarchique du chef de l’Etat.

Il est chargé entre autres « de concevoir, d’élaborer et de proposer au chef de l’Etat les stratégies et les politiques à mettre en œuvre par les institutions de la République pour promouvoir la bonne gouvernance et lutter efficacement contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ; de faire mener toutes les investigations, enquêtes et instructions susceptibles d’identifier, interpeller et sanctionner toute personne ou groupe de personnes, organisations, organismes, entreprises ou autres services impliqués dans les actes de corruption, de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme… ». L’on mesure toute la complexité de la tâche de Luzolo Bambi qui n’est plus n’importe qui dans le circuit judiciaire, certains membres de ses services devant se comporter désormais en officiers de police judiciaire à compétence générale.

« Le Conseiller spécial recourt aux services des magistrats du Parquet compétent et, le cas échéant, au ministre de la Justice pour tout acte de sa compétence touchant à la mise en œuvre de l’action publique », dispose l’ordonnance. Ses moyens d’enquêtes sont diversifiés et il a droit à une dotation et des moyens logistiques de fonctionnement que détermine le chef de l’Etat.

La première action de Luzolo Bambi va certainement consister à remettre sur le tapis certains dossiers judiciaires restés pendants dans les instances judiciaires impliquant quelques personnalités notamment celui portant sur la spoliation des immeubles de l'Etat au profit des tiers.    

Alain Diasso

Notification: 

Non