Lutte contre la corruption : Félix Tshisekedi tenu de respecter ses promesses

Mardi 10 Décembre 2019 - 18:27

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Depuis l’avènement de l’actuel chef de l'Etat, plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) et associations estiment que la plupart de ses engagements de campagne tardent à être matérialisés, notamment en ce qui concerne les antivaleurs.

Profitant de la Journée mondiale de lutte contre la corruption, célébrée le 9 décembre de chaque année,  la coalition des ONG agissant sous la couverture de l’association «Le Congo n’est pas à vendre » a saisi l’opportunité pour rappeler au président de la République ses promesses en rapport avec la problématique de la corruption qu’il s’est engagé à éradiquer. Les associations de la société civile parmi  lesquelles Agir pour les élections transparentes et apaisées, l'Office de dépenses publiques et le Réseau d’éducation civique au Congo (Récic) ont dénoncé les atermoiements du chef de l'Etat sur cette question, sans actions concrètes pouvant assurer sur sa réelle volonté à faire bouger les lignes.    

Dans une déclaration commune, ces ONG et leurs partenaires internationaux recommandent à Félix Tshisekedi de maintenir « la rigueur de la sanction inconditionnelle contre les auteurs des détournements et de la corruption de quelques dimensions et niveaux soient-ils (…) ». Le chef de l’Etat est donc prié d’exercer  son mandat de contrôle public et de sanctionner les auteurs de la corruption à tous les niveaux des institutions.

En fait, le mal est très profond, ont révélé ces ONG, dénonçant également l’octroi des marchés de gré à gré, en violation de la loi sur la passation des marchés publics, dans le cadre des grands  travaux de réhabilitation et de construction lancés par le programme d'urgence des cent jours du président de la République. Elles ont aussi stigmatisé la création des entreprises fictives au travers desquelles certains membres du sérail présidentiel s’arrogeraient des marchés juteux au détriment de l'Etat.

Le coordonnateur du Récic, Michel Mvondo, a rappelé certains faits de corruption impliquant certains membres du pré carré présidentiel dont les enquêtes ouvertes n’ont jamais connu de dénouement. Tel est le cas, a-t-il soutenu, des corruptions avérées lors des élections sénatoriales, mais aussi du nébuleux dossier de détournement présumé de quinze millions de dollars américains évoqué de moins en moins ces derniers temps. La coalition des associations attend de Félix Tshisekedi un geste fort pouvant ôter tout soupçon de doute sur sa capacité à changer le cours  des choses.

En termes de recommandations, ces associations ont exigé au chef de l’Etat la restitution aux deux coordinations relatives au changement des mentalités et à la lutte contre la corruption de leur pleine essence technique. Il s’agit, pour Félix Tshisekedi, de les rendre autonomes « au risque qu’elles soient résorbées dans les élucubrations politiques et perdent, de ce fait, leur efficacité et substance ». En outre, la création, à l’initiative du président de la République, de l'agence congolaise de lutte contre la corruption devrait quitter le domaine de simple vue de l’esprit pour devenir une réalité vivante, ont suggéré les ONG.    

 

Alain Diasso

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