Lutte contre la cyber criminalité : signature d’un accord entre la France et le Sénégal

Mardi 22 Mars 2016 - 10:45

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L’accord a été paraphé par le directeur général de l’Agence de l’informatique du Sénégal (Adie) Cheikh Bakhoum et le directeur général adjoint de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information de France (Anssi) l’amiral Dominique Riban

Cet accord de coopération  vise à renforcer les défenses de l’Etat sénégalais « online ». L’Afrique connaît une explosion de cybermenaces avec un tiers de sa population connectée, soit plus de 300 millions de personnes. Pour le ministre sénégalais de l’Intérieur,  Abdoulaye Daouda Diallo, « la progression du taux d’équipement des foyers africains constitue à la fois une opportunité de développement pour le continent mais aussi un danger ».

La Côte d’Ivoire et le Cameroun ont vu se développer de multiples gangs de cyberescrocs profitant des législations encore peu adaptées à la lutte contre les délits numériques. Ayant pris la mesure du problème, ces deux pays sont entrain d’y remédier.

Le conseiller technique de la gouvernance au sein de l’autorité ivoirienne de régulation des télécommunications, Charles Kouame, a indiqué que 1 409 plaintes ont été instruites par la justice ivoirienne en 2015. Le  volume global des escroqueries sur le Web aurait commencé à refluer dans ce pays, passant de 5,8 milliards de francs CFA en 2014  à 4 milliards de francs CFA en 2015.

L’Afrique est également la cible des hackers. C’est le cas du Sénégal, qui a été victime de cyberattaques en janvier dernier, et revendiquées par le collectif Anonymous. Par rebond, des attaques menées en janvier 2015 en France à la suite des attentats de Charlie Hebdo ont fait tomber les serveurs de l’Adie, a indiqué le directeur général de Compagnie européenne d'intelligence stratégique (CEIS), Guillaume Tissier. 

Si le Sénégal s’est doté d’un arsenal juridique qui protège ses administrations, ses entreprises ainsi que ses citoyens des actes malveillants commis sur Internet, il a su nouer des partenariats pour se protéger, notamment avec les Etats-Unis, les Pays-Bas…

L’accord qui vient d’être signé avec la France « vise à mettre en place des services opérationnels capables de répondre à d’éventuelles attaques numériques, et à les appuyer dans leu développement de stratégies et de politiques visant à sécurité les services informatiques de l’Etat », a expliqué le contre-amiral Dominique Riban.

L’accord franco-sénégalais complète un dispositif d’échanges de bons procédés entre pays membres, la menace étant globale et diffuse, émanant à la fois des structures étatiques et non étatiques, reparties sur tous les continents, rendant la riposte difficile.

Noël Ndong

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