Lutte contre la délinquance juvénile : le CESE propose la création d’une structure multidisciplinaire

Jeudi 7 Mars 2024 - 17:32

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Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a recommandé, le 6 mars à Brazzaville, à l’issue d'une rencontre citoyenne, la mise en place par l’Etat d’une structure spéciale multidisciplinaire pour endiguer les formes émergentes de délinquance et de criminalité chez les jeunes en République du Congo.

La structure spéciale multidisciplinaire doit prendre en compte les services de police, de gendarmerie, les associations de parents d’élèves, les travailleurs sociaux, les médecins, les responsables des églises ainsi que les psychologues.

En science sociale, la délinquance juvénile concerne principalement les actes qui sont commis par des mineurs et qui sont définis et évalués comme déviants et asociaux, d'après les normes juridiques ou sociales. Les participants à la rencontre citoyenne ont défini que les facteurs de la délinquance juvénile peuvent être regroupés en trois grands groupes : les facteurs liés à la psychologie même de l'adolescent et à la fragilité qui caractérise ce stade du développement humain, les facteurs familiaux, les facteurs sociaux, en particulier la vie scolaire et économique.

Ainsi, ils ont également suggéré de coordonner les actions et de légiférer les textes par les institutions appropriées pour contenir les actes criminels commis par les jeunes. Les institutions étatiques devraient en conséquence créer des cellules d’écoute, des centres d’insertion professionnelle et renforcer le volume horaire de l’éducation civique dans les écoles publiques ou privées.

Dans le cadre de la sensibilisation et de la lutte contre la délinquance juvénile, les participants ont été informés du déploiement d’une caravane, sur l’ensemble du territoire, pour encourager les jeunes à se prendre en charge et à concevoir un projet bancable. A l’hinterland, les participants à la rencontre citoyenne ont conseillé l’adaptation des formations juvéniles aux besoins des localités.

Le haut-commissariat à la Justice restaurative, à la Prévention et au Traitement de la délinquance juvénile, Adolphe Mbou-Maba, qui a relayé les résultats de plusieurs rapports, a affirmé: « Nous avons rencontré les jeunes délinquants, autrement appelés ''bébés noirs'' qui nous ont affirmé qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes. Ils attendent du gouvernement la prise en charge du travail, ajoutant que le travail,  ce n’est pas forcément la fonction publique . En bref, ils sont prêts à se reconvertir. La loi sur la justice restaurative est sur la table du gouvernement ».  

Ce dernier a défini les contours de la justice restaurative, indiquant que la justice réparatrice, parfois appelée justice restaurative ou justice restauratrice, est un modèle éclectique de justice qui vise la reconnaissance par un contrevenant des torts et des dommages qu'il a causés et qui permet aux personnes lésées, comme au contrevenant ou toute personne concernée par la commission d'un acte répréhensible, d'exprimer les causes, les circonstances et les répercussions de cet acte, ainsi que d’aborder leurs besoins à cet effet. Dans un tel système, les contrevenants sont incités ou contraints de réparer les dommages causés par leur acte. La personne lésée joue un rôle majeur dans le processus de justice réparatrice.

Par contre, le CESE ou l’assemblée consultative de la société civile organisée, est placé à côté des pouvoirs publics. Il a pour mission de concourir par ses avis et recommandations à la bonne marche du pays. Il soumet ses avis à l’Assemblée nationale, au Sénat et au président de la République.

C’est ainsi que la présidente du CESE, Emilienne Raoul, a indiqué : « Face aux questions abordées, le gouvernement a déjà apporté une réponse en créant le Haut-Commissariat à la justice restaurative. Néanmoins, nous voulons établir un contact entre tous les intervenants qui luttent contre la délinquance juvénile, d’une part, et la mise en place d’une coalition nationale pour la protection des mineurs et l’accompagnement des jeunes en rupture avec la loi, d'autre part ».

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

1-Le présidium lors de la rencontre citoyenne/Adiac 2-Les participants/Adiac

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