Lutte contre la désertification : l’Afrique va abriter le siège d’une unité de coordination de l’ONU

Mardi 15 Novembre 2016 - 16:54

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L’Afrique et l’Organisation des Nations unies (ONU) viennent de conclure un accord donnant au continent, plus précisément au Royaume du Maroc, le privilège d’abriter le siège d’une unité de coordination de la lutte contre la désertification, un phénomène résultant des changements climatiques.

 

Abdeladim Lhafi et Monique Barbut, respectivement Haut commissaire marocain aux Eaux et forêts et secrétaire exécutive du comité de coordination de l’ONU pour la lutte contre la désertification, ont fait cette annonce le14 novembre au début de la deuxième semaine de la COP22 que le Maroc organise jusqu’au 18 novembre.

 Selon une explication des experts, le fait de confier à l’Afrique cette unité de lutte contre la désertification signifie lui rendre justice. En effet, c’est lors de la COP de Rio (Brésil) en 1992 que l’Afrique avait souhaité que la convention de lutte contre ce fléau soit mise sur pied.

Cette unité sera un bureau de la convention de l’ONU contre la désertification en Afrique. Elle aura vocation à travailler sur le continent, très exposé aux effets des changements climatiques, à partir des directives du secrétariat basé à Bonn en Allemagne. Elle ne sera pas un simple centre technique.

« Cette unité va permettre aux pays africains de prendre des positions communes lors des conférences des parties. Elle les aidera individuellement aussi », a expliqué Mme Monique Barbut.

L’ONU se propose de publier en 2017 le plus grand Atlas de la dégradation des terres sur la surface du monde, avec les objectifs que chaque pays devrait se donner pour leur réhabilitation.

Une politique qui concerne singulièrement l’Afrique qui connait une explosion démographique : 2 milliards d’habitants en 2050 et 4 milliards en 2100.

Selon Mme Barbut sur 12 millions d’hectares de terres dégradées à l’échelle mondiale au moins 80 pour cent se trouvent en Afrique.

Cette dégradation des sols entraine la baisse de la productivité, les conflits entre les pasteurs et les agriculteurs. Elle est aussi la première cause des migrations et des conflits socio-politiques.

Le Maroc qui organise la COP22 et va abriter le siège de l’unité de coordination de lutte contre la désertification « est soumis aux effets des changements climatiques et de désertification. Il ne fait pas exception », a précisé Abdeladim Lhafi.

« Chaque pays a un état de dégradation qui lui est spécifique (…) Il faut assurer la cohérence nationale tout en sachant qu’il n’y a pas de frontière pour le changement climatique », a-t-il affirmé.

L’Afrique a entrepris et continue d’entreprendre des actions techniques liées à la protection des sols. C’est le cas notamment du reboisement et de la restauration des sols par des technologies appropriées comme l’irrigation.

« Si vous préservez les ressources hydriques, vous préserverez la productivité des sols. Parce que quand il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de production. Quand il faut produire, il faut de l’eau, la terre et la technologie. Donc, en préservant les sols, nous sommes en train de répondre à une problématique sérieuse qui est la sécurité alimentaire », a soutenu M. Abdeladim.

 Le Lac Tchad est présentement une référence sinon un « exemple-type » en matière de l'avancée du désert et de la dégradation des sols sur le continent.

« Il a perdu 80 pour cent de sa superficie ces quarante dernières années. Ça veut dire que tous les riverains qui vivaient autour de ce lac : des agriculteurs, pécheurs, pasteurs, fuient cette violence de la nature. Malheureusement cette violence engendre encore une autre violence. Par exemple avec ce qui se passe au Nigéria où la population jeune quitte le long du Lac Tchad et se retrouve dans les groupes qui portent atteinte à la sécurité de la zone », s’est indigné le Haut commissaire marocain aux eaux et forêts.

 

 

 

 

ACI

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