Lutte contre le cancer : la Fondation Noevy-Itoua bientôt portée sur les fonts baptismaux

Mercredi 2 Mai 2018 - 12:00

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L’ONG dont le lancement officiel des activités est prévu pour juillet a annoncé ses couleurs, les 30 avril et 1er mai à Brazzaville, à travers l’organisation, entre autres, du focus sur les cancers du côlon.

Créée en mémoire de la fille de l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, décédée en février 2017 suite à un cancer du côlon, la Fondation Noevy-Itoua a pour but de sensibiliser, éduquer et informer sur les cancers qui touchent de plus en plus les vies des jeunes. En effet, regroupant des donateurs, experts, bénévoles, chercheurs et autres acteurs engagés et portés par la volonté d’agir dans la lutte contre le cancer au Congo et en Afrique, elle veut apporter des éléments nécessaires afin de mener à bien ce combat souvent fatal.

Ainsi, la Fondation Noevy-Itoua a retenu deux piliers pour son action : la sensibilisation et la mobilisation sur les questions liées au cancer, spécifiquement médical ; la pérennisation des projets auxquels Noevy Itoua était attachée. Il s’agit notamment des projets communautaires dont la création du centre de métiers lié à l’éducation des jeunes filles. « C’est un projet très ambitieux pour faire en sorte qu’il y a la sensibilisation, la mobilisation pour que ce fléau soit éradiqué. Il y a l’ambition de donner un aspect pratique, communautaire aux activités de la fondation, nous ne pouvons pas rester dans le domaine purement scientifique et médical. Il y a un projet sur le site de Makabandilou de huit hectares qui sera entièrement dédié à un projet agropastoral de transformation de fruits pour pouvoir développer des activités de jus de fruits », a expliqué Denis Yannick Itoua, frère aîné de Noevy, annonçant d’emblée le développement du commerce en ligne.

Le Congo ne fait pas exception

S’agissant du focus sur les cancers du côlon, il a été marqué par la leçon inaugurale du Pr Charles Gombé Mbalawa et des exposés portant sur, entre autres, la place de l’anomalie pathologique dans le diagnostic, les signes de diagnostic et le traitement des cancers du côlon. Un véritable moment de sensibilisation de la population, notamment des chercheurs. En effet, comme son nom l'indique, le cancer colorectal se forme dans le côlon ou dans le rectum, la dernière partie du gros intestin. Il est beaucoup plus fréquent dans les pays industrialisés, surtout en Occident où la pathologie est un véritable problème de santé publique.

Le Congo ne fait pas exception. Entre 1998 et 2011, 297 cas de cancers du côlon qui est le 5e dans les pays touchant les deux sexes, ont été diagnostiqués, soit 4,2%. Père de Noevy qui a traîné la maladie depuis 2013 avant de succomber en 2017, Bruno Jean Richard pense qu’il leur a manqué des informations sur cette affection. « J’aurai entendu tout ceci avant que ma fille ne soit malade. J’aurai sans doute réagi et géré la situation différemment. Noevy est tombée malade en 2013 et a subi une chimiothérapie. Elle a été déclarée guérie pendant deux ans, a accepté de se soumettre aux contrôles réguliers. Hélas, elle est encore retombée malade et elle est partie », a regretté le ministre de l’Enseignement supérieur.

Un CSI en construction à Makabandilou

 Sans avoir la prétention de faire mieux que les cliniciens, les médecins et les spécialistes, la Fondation Noevy-Itoua espère qu’elle pourra, avec les autres organisations existantes, mener une large sensibilisation à l’échelle nationale. Car, la réduction du taux de décès dus à cette maladie passe aussi par une bonne information des parents et familles. « Nous essayerons, autant que possible, d’apporter notre concours avec tout ce que nous pourrons mobiliser comme opinion nationale et internationale. Nous tenterons d’appuyer l’action médicale dans le dépistage, le traitement clinique, l’accompagnement, le palliatif. Le traitement palliatif apporte un tout petit peu de soulagement », a conclu Bruno Jean Richard, annonçant la mise en place d’un comité scientifique.

Notons que les journées de pré-lancement de cette fondation ont donné également lieu à la remise des produits pharmaceutiques au service de cancérologie du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville ainsi que la pose de la première pierre des travaux de construction du Centre de santé intégré (CSI) à Makabandilou, dans le 9e arrondissement de Brazzaville, Djiri.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Bruno Jean Richard Itoua entouré des Prs Jean-Rosaire Ibara et Charles Gombé Mbalawa ; les participants au focus/Adiac

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