Lutte contre l'impunité : la société civile exige le maintien des sanctions de l’UE contre certains Congolais

Mercredi 9 Octobre 2019 - 15:00

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Une coalition d'associations a salué, le 9 octobre dans une déclaration commune, les mesures ciblant certaines personnalités congolaises impliquées dans des graves violations des droits de l’homme et/ou dans le blocage du processus électoral qui devrait conduire à la première alternance « démocratique » au pouvoir depuis l’indépendance.

 

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) et les mouvements citoyens Lutte pour le changement (Lucha), Unis et Filimbi ont félicité l’Union européenne (UE) et les États-Unis, pour leurs sanctions ciblées. « Ces différentes mesures ont contribué à apaiser la situation politique,  à l’organisation des élections, et à nourrir l’espoir d’un peuple assoiffé de justice qu’un jour les auteurs des graves violations et abus pourront faire face à la justice », ont estimé ces organisations, préoccupées par des informations selon lesquelles l’UE, contrairement aux États-Unis, envisagerait de retirer sans conditions certains Congolais de leur liste.

Le collectif d'associations rappelle que ces sanctions frappent des personnes soupçonnées d’être directement impliquées dans des actes de violation graves des droits de l’homme ayant causé la mort de centaines de compatriotes; les arrestations arbitraires; les traitements inhumains et dégradants à l’égard de certains compatriotes ainsi que le sabotage du processus électoral à travers des actes de corruption; le détournement de fonds publics. « Les victimes de ces actes barbares continuent de réclamer que justice leur soit rendue », insistent ces organisations.

Ces sanctions ayant été prises sur la base d’éléments et de faits objectifs, argumentent ces ONG, il serait incompréhensible qu’elles soient retirées sans que les concernées ne soient au strict minimum légalement traduits devant la justice afin de répondre aux actes graves pour lesquels ils sont accusés. Ainsi, pensent-elles en conclusion, si l’UE tient réellement à l’établissement d’un véritable Etat de droit et d’un environnement politique ouvert et protégé, elle devrait poser certains préalables à la levée des sanctions.

Il s’agit notamment, selon elle, d’exiger du gouvernement congolais de prendre des mesures claires pour traduire devant la justice les auteurs de violation des droits de l'homme et ceux impliqués dans la corruption ainsi que le pillage des ressources, d’initier des réformes courageuses du pouvoir judiciaire et des services de sécurité pour se rassurer d’une justice capable de poursuivre en toute indépendance ainsi qu’une police et une armée professionnelles et respectueuses des droits de l’homme.

L’UE, avertissent ces organisations, trahirait son engagement pour le respect, la défense et la promotion des droits de l’homme d’une part, et cracherait sur la mémoire des victimes d’autre part, si elle levait les sanctions sans conditions préalables. « Le peuple congolais dans son ensemble ne soutient pas la demande du président de la République, Félix Tshisekedi, adressée à l’UE sur la levée des sanctions. C’est une attitude plus destructrice de notre justice et contribue à consolider le pouvoir de Kabila », notent l’Asadho, Filimbi, Unis et Lucha, qui pensent que « répondre à cette demande, c’est cautionner les violations commises et qui ont été à la base de ces sanctions ».

Lucien Dianzenza

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