Mack Gyl : « Tout être reproduit involontairement l’œuvre qu’il aime »

Mercredi 15 Février 2017 - 14:00

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C’est une voix, pour ainsi dire, de stentor. Et pourtant, l’homme est méconnu des Congolais. L’artiste-musicien Mack Gyl, de son vrai nom Gyl-Régis Mackany, a déjà sorti « Ngoma », un single dans lequel il chante son Congo natal avec des mots simples mais d’une puissance inouïe. Il y fait, du reste, un clin d’œil au musicien français Francis Cabrel, lequel a bercé son enfance et à Michel Rafa, l’un des monuments de la musique traditionnelle congolaise. Entretien.

Visuel nouveau single de Mack Gyl "Ngoma"Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Vous avez époustouflé le public de la péniche Anoko, le vendredi 03 février dernier, à Paris Stalingrad, à l’occasion du lancement de l’association le Zikos 242 (composée, entre autres, de Jackson Babingui, Jean-Aimé Kifoula, Martial Prince, Nzongo Soul). L’hommage à Francis Cabrel, en interprétant sa chanson « Je l’aime à mourir », était-il important pour vous ?

Mack Gyl (MG): Absolument. Francis Cabrel a bercé mon enfance ; c’est lui que j’écoute au quotidien pour mon inspiration. En littérature, beaucoup ont des maîtres à penser. Idem pour la musique. Tout être reproduit involontairement l’œuvre qu’il aime, aussi mes chansons allient Pop rock façon Cabrel, Rumba et Folklore congolais. Je n’arrive à la rigueur qu’en me donnant des libertés idéales, c’est-à-dire en me libérant du côté des choses.

LDB : Et Michel Rafa, lui, que vous inspire-t-il ?

MG : Michel Rafa est l’un des patrons du folklore congolais. Je n’ai donc pas hésité à le faire intervenir dans mon premier single « Ngoma », sorti en 2016, d’autant qu’il est l’auteur d’une chanson intemporelle, « Ngoma za Congo » qui nous a tous, de près ou de loin, interpellés. Dans les deux chansons, le thème est le même : chanter, encore et toujours, notre Congo.

LDB : C’est au Congo que vous avez commencé à chanter. Racontez-nous !

MG : effectivement je puis dire que je ne suis pas venu en musique par hasard. Dès mon enfance, tout indiquait que je vivrai avec le son, les accords, le chant. Né à Dolisie, dans le département du Niari, alors que mes parents, pasteurs s’y trouvaient en mission, j’intègre très tôt la Chorale des jeunes chanteurs de Ouenzé en tant qu’instrumentiste. S’ensuit une expérience profonde auprès des compagnons de la joie. Bientôt, je rejoins le Claa (Centre littéraire artistique atlantique) du lycée Victor Augagneur à Pointe-Noire, où ma famille est venue s’installer. Dans la section musicale, je me découvre totalement et ma décision est prise : je serai musicien.

LDB : Vous baignez dans la musique depuis trente ans ! Pourquoi n’avez-vous pas encore pondu d’albums ?

MG : mon répertoire d’œuvres inédites est riche. Mais ce sont des chansons que je travaille et retravaille sans le moindre soupçon de renoncement. En fait, je me suis imposé une rigueur et il ne vous a pas échappé que, dans l’art musical, à toute règle que l’on s’impose correspond aussitôt une liberté. Toutefois, l’année 2017 sera décisive ou ne le sera pas. Mon premier album intitulé « Beau souvenir » sortira fin juin. Puis j’irai à Brazzaville au moment du Fespam.

Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Visuel nouveau single de Mack Gyl "Ngoma"

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