Mali: de nombreux défis à relever pour Ibrahim Boubacar Keïta

Samedi 18 Août 2018 - 13:00

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Réélu le 16 août pour un second mandat, le président malien doit déjà faire face à de nombreux enjeux parmi lesquels la lutte contre la corruption, l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens et la gestion des ressources naturelles.

Sur la lutte contre la corruption, les analystes pensent que toutes les mesures prises au cours des cinq dernières années en la matière n'ont pas véritablement porté leurs fruits, comme en témoigne le classement annuel réalisé par l'ONG Transparency international sur la perception que la population a de la corruption dans le pays.

Ibrahim Boubakar Keïta dit IBK devra également s'attaquer au développement économique du pays. Des efforts ont été réalisés au cours de son premier mandat, notamment dans le secteur agricole. Le président a promis d'aller encore plus loin mais il ne doit pas perdre de vue ce qui préoccupe les Maliens : l'amélioration de leurs conditions de vie.

En matière de création d’emplois, selon une étude publiée en juillet dernier par l'Institut de sondage Afrobaromètre, en 2017, 74% des personnes interrogées jugeaient insuffisants les efforts du gouvernement.

S’agissant de la gestion des ressources naturelles, pécisément au sud du Mali, l'exploitation de certaines ressources minières comme l'or crée de vives tensions entre la population. Tous ces défis auxquels le président IBK devra s'atteler sont, par ailleurs, conditionnés à la situation sécuritaire du pays.

Le président sortant a remporté le second tour de la présidentielle avec 67,17% des voix contre 32,83% des suffrages pour son opposant Soumaïla Cissé. Le taux de participation a été de 34,54 %.

IBK entrera en fonction début septembre avec pour mission principale de relancer l'accord de paix conclu en 2015 avec l'ex-rébellion à dominance touareg, dont l'application accumule les retards. Le Mali est toujours confronté à la menace jihadiste malgré cinq années d'interventions militaires internationales.

De l’autre côté, le candidat de l’opposition, Soumaïla Cissé, a rejeté ces résultats, appelant le pays à se lever face à « la dictature de la fraude ».

Au début du mois de juin dernier, Soumaïla Cissé avait estimé qu'il faudrait « absolument éviter une crise électorale ». Mais alors qu'en 2013 il avait reconnu sa défaite, déjà face à « IBK », avant même l'annonce des résultats, il n'a cessé cette fois-ci d'accuser le camp du président sortant de profiter de l'insécurité dans le centre et le nord du pays pour truquer le scrutin.

Soumaïla Cissé a aussi déploré la brève arrestation, le 12 août,  de six membres de son équipe de communication par les services de renseignement maliens qui ont saisi leurs ordinateurs et téléphones.

Etant donné que les deux camps se sont accusés de « fraude ou de tentatives de fraude », la mission d'observation de l'Union africaine a indiqué ne détenir à ce stade aucun élément tangible démontrant de quelconques irrégularités.

Yvette Reine Nzaba

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