Marché de change : le Franc congolais poursuit sa descente aux enfers!

Le social des Congolais et, particulièrement des Kinois, ne fait que se dégrader ces derniers temps. L’inflation galopante actuelle sur fond d’une dépréciation continue du Franc congolais (FC) aura laminé les derniers espoirs d’une population qui assiste impuissante à la détérioration de ses conditions de vie. Chaque jour qui passe est un nouveau challenge pour la survie. C’est depuis le mois de mars que les choses ont commencé à s‘empirer lorsque le dispositif mis en place par le gouvernement pour contenir les effets nuisibles sur la stabilité du cadre macroéconomique a cédé.

Le dossier BIAC avec, à la clé, le gel par le gouvernement de la ligne de financement, lui octroyé via la Banque centrale, avait rajouté à l’atmosphère délétère d’un environnement socio-économique déjà fragile. Les mesures prises pour réduire la masse monétaire sur le marché n’ont pas non plus produit les effets escomptés. Ce qui, de l’avis de nombreux analystes, a ouvert le champ libre au dollar américain pour reprendre son ascendance sur le Franc congolais. Alors qu’il y a quelques mois, le billet vert se négociait encore autour de 9.1 ou 9.2 FC à travers la ville, cette fois-ci, il s’est davantage raffermi au point de surclasser le franc congolais qui connait l’une de ses pires dépréciations.

Pour l’heure, le roi dollar a déjà franchi la barre fatidique de 1000 FC dans certains coins de la ville. Chose inimaginable, il y a quelques temps. Les effets collatéraux sur les prix des biens et services ne se sont pas fait attendre. Si le prix d’essence à la pompe n’a pas encore bougé, la population est bien obligée, quant à elle, de débourser un peu plus pour se procurer les besoins de première nécessité. Entretemps, les salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat continuent à être payés à l’ancien taux de 9.2 FC pour un dollar.

Au gouvernement, la tendance est à mettre cette fluctuation monétaire sur le compte de l’évolution de la situation économique et financière au niveau international avec, en toile de fond, la baisse des cours des matières premières dont est tributaire l’économie congolaise. Toutefois, les perspectives économiques ne sont guère rassurantes lorsqu’on sait que la Banque centrale avait annoncé, en début de ce mois de juin, avoir abaissé ses prévisions de croissance du PIB de +6,6 % à +5,3 % pour  2016.