Massacres récurrents à l’Est : HRW établit la responsabilité des Fardc et de la Monusco

Samedi 8 Octobre 2016 - 16:58

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L’ONG américaine dénonce dans son dernier rapport la passivité observée tant par les éléments des Fardc que par ceux de la Mission onusienne en RDC pourtant stationnés à proximité des lieux de certaines tueries à l’image des massacres perpétrés en mi-août dernier à Rwangoma au Nord-Kivu.

La situation sécuritaire à Béni dans la province du Nord-Kivu préoccupe au plus haut point l'organisation de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW) qui lui consacre l’essentiel de son dernier rapport sur la RDC. Faisant l’état des lieux sur l’insécurité récurrente qui prévaut dans cette partie de la République en proie à des violences perpétrées par des combattants identifiés, les chercheurs de HRW en ont trouvé l’explication dans la passivité observée tant par les éléments des Fardc) que par ceux des casques bleus de la Mission de l'ONU au Congo (Monusco) stationnés à proximité des lieux de certaines tueries. Ils évoquent à titre d’exemple le cas des tueries perpétrées en mi-août dernier à Rwangoma, lesquelles tueries avaient coûté la vie à plus de cinquante civils sous la barbe des unités des Fardc et de la Monusco (la plus grosse mission de maintien de la paix onusienne au monde avec près de 19.000 hommes en uniforme) réduites à l'expectative.

Depuis le début du cycle de violence qui s’est déclaré dans cette zone du nord de la province du Nord-Kivu faisant pas moins de 680 civils victimes dans cent vingt attaques à l’arme blanche attribuées, à tort ou à raison, aux combattants de l'Alliance des forces démocratiques (ADF), HRW stigmatise la nonchalance des Fardc et de la Monusco dont les interventions ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Les témoignages d'habitants ou des soldats congolais interrogés à ce sujet en font foi.  

D’où le plaidoyer de l’ONG américaine qui en appelle à une « attention internationale soutenue de haut niveau » sur cette question étant entendu que le gouvernement de la RDC est désormais « moins en mesure d’empêcher les attaques de Beni de prendre des proportions incontrôlables » du fait de la crise politique qui secoue le pays. L’imbroglio politique actuel en RDC, de l‘avis des chercheurs de HRW, risquerait d’affecter dangereusement la situation sur le terrain vu que les priorités seront ailleurs.

 Toutefois, les chercheurs de HRW restent muets quant à l’identité des auteurs des scènes de barbarie déplorées à Béni et ailleurs dans la région alors que pour le gouvernement et la Monusco, il s’agit bien des combattants ADF, un groupe musulman des rebelles ougandais installés dans l'est de la RDC depuis 1995. À la suite d’experts onusiens qui ont aussi enquêté sur le même dossier, HRW pensent que d'autres groupes armés et certains éléments des Fardc ne sont pas non plus étrangers aux tueries de Beni avec la complicité de certains chefs militaires locaux.      

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Kenneth Roth, le directeur de HRW

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