Matières premières : la consommation mondiale devrait doubler d’ici à 2060

Mercredi 24 Octobre 2018 - 16:02

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les besoins à l'échelle de la planète atteindraient cent soixante-sept milliards de tonnes en 2060 contre quatre-vingt-dix milliards aujourd'hui, selon une étude publiée, le 22 octobre, par l'Organisation pour le développement et la coopération économiques (OCDE).

Le rapport, intitulé "Perspectives mondiales des ressources matérielles à l'horizon 2060", souligne que la consommation des matières premières à l’échelle de la planète représenterait, dans une quarantaine d’années, l’équivalent de quarante-cinq kilogrammes par jour et par personne. La population de la planète se hissant à dix milliards de personnes et le revenu moyen par habitant s’élevant, à l’échelle mondiale, pour rejoindre celui de l’OCDE aujourd’hui (quarante mille dollars américains). Fait notable, le rapport de l’OCDE table également sur une « stabilisation de la demande en Chine et dans les autres économies émergentes, le boom des infrastructures y touchant à sa fin ».

La hausse de la consommation devrait soutenir « l'expansion de l'économie mondiale et l'élévation des niveaux de vie ». Mais l’extraction et l’usage des matières premières exerceront une « pression sans égale » sur l’environnement. « Si aucune action concrète n’est prise pour relever ces défis, l’accroissement de l’extraction et du traitement de matières premières telles que la biomasse, les combustibles fossiles, les métaux et les minerais non métalliques, viendra aggraver la pollution de l’air, de l’eau et des sols, et concourir notablement au changement climatique », préviennent les auteurs de l’étude. Et d’ajouter : « La diminution progressive des activités manufacturières au profit des activités de services et l'amélioration permanente de l'efficience de l'industrie, qui limitent la consommation de ressources par unité de PIB, ne l'empêcheront pas ».

Présenté au Forum mondial sur l’économie circulaire, à Yokohama (Japon), par Masamichi Kono, secrétaire général adjoint de l’OCDE, l’aperçu du rapport indique que c’est l’utilisation de minéraux, notamment de matériaux de construction et de métaux, qui augmentera le plus, en particulier dans les économies en développement en forte croissance. Le secteur du recyclage, qui représente aujourd’hui un dixième du poids du secteur minier dans le produit intérieur brut (PIB), devrait gagner en compétitivité et se développer mais il continuera de peser beaucoup moins lourd que les activités d’extraction de matières premières, indique le document.

Il ressort de l’analyse présentée dans le rapport au sujet de l’impact sur l’environnement mondial de l’extraction et de la production de sept métaux (fer, aluminium, cuivre, zinc, plomb, nickel et manganèse) et de matériaux de construction (béton, sable et graviers), que les effets sont importants dans les domaines comme l’acidification, la pollution de l’air et de l’eau, le changement climatique, la demande d’énergie, la santé humaine ainsi que la toxicité de l’eau et des sols. D’après les estimations, l’extraction, la combustion de combustibles fossiles et la production de fer, d’acier et de matériaux de construction sont d’ores et déjà responsables d’une grande partie de la pollution de l’air et des émissions de gaz à effet de serre. En l’absence de nouvelles mesures de réduction, l’ensemble des émissions imputables à la gestion des matières passera, selon le rapport, de vingt-huit à cinquante milliards de tonnes d’équivalent CO2 d’ici à 2060.

Josiane Mambou Loukoula

Notification: 

Non