Média : Shaliyah et passion sur la même longueur d’onde

Jeudi 30 Juillet 2020 - 19:35

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Il est 13 heures. A la régie de Ponton FM, les techniciens s’activent : « L’antenne dans 10 secondes ! ». Casque Hi-Fi posé sur sa chevelure, Shalyah Peggy Moukanza ajuste son sourire devant le microphone, tandis que le générique musical abat ses dernières mesures.

C’est le rendez-vous radiophonique du samedi après-midi : A Pointe-Noire et ses environs, si votre oreille traîne sur la fréquence 100.5 mégahertz, elle se retrouve alors « En tête à tête » avec la voix de la très charmante  Shaliyah.  Une voix qui a pour certains un air de déjà entendu, une voix devenue familière pour avoir déambulé de longues années sur d’autres ondes. : Celles de  Radio Océan, entre 2002 et 2006 avant de migrer en 2007 sur les ondes de DVS+.  Journaliste, animatrice, présentatrice des journaux d’information, la native de Makabana, dans le département du Niari, accroche à son compteur des heures incalculables d’antennes, de nombreuses émissions et, dévorée par sa passion, s’emploie à y mettre non seulement sa voix mais aussi son cœur en entier.  Dans les temps creux de cette époque, elle suit des formations en bureautique ou actions commerciales pour garder son autonomie, son indépendance financière.

« Enfant, je m’imaginais devenir avocate ou hôtesse de l’air mais aussi journaliste. Détail amusant, j’avais d’ailleurs un petit cahier où je notais les dates de naissance des célébrités, qu’elles soient du cinéma, de la musique, de la mode. Cela peut paraître un peu ridicule mais c’était sans doute ma façon de traiter une certaine information, de faire du journalisme. Le déclic est venu naturellement bien plus tard, lors d’un concours d’animation vacances organisé par Télé Congo Pointe-Noire, il y avait une cinquantaine de candidats, j’ai eu le bonheur d’être retenue parmi les huit finalistes.  C’est ainsi que j’ai débuté à l’antenne en étant formée par Marceline Cotody, Peggy Hossie, Charles Ndouma. Depuis, la radio est  toujours restée ma passion première », raconte-t-elle.

Quoiqu’issue d’une famille de sept  enfants, Shaliyah Peggy Moukanza aura vécu par la faute d’une éducation trop stricte, une jeunesse  difficile et isolée du monde extérieur.  Jusqu’au delà de ses dix huit ans, elle n’a pas d’autorisation à recevoir ou aller voir des amis, ses sorties sont rares et toujours accompagnées d’un membre de la famille. Forcée à la solitude, elle en deviendra une jeune femme  repliée sur elle même et d’une timidité légèrement maladive.

Par peur d’être incomprise, Shaliyah Peggy Moukanza n’affiche plus aucun sourire, c’est là son masque de protection  dans un monde extérieur qui lui est devenu étranger, presque hostile comme elle le confie : «  Je n’ai pas eu une jeunesse épanouie c’est vrai et c’est grâce à la radio que j’ai pu découvrir cette autre moitié de moi même. Cela a même été une formidable thérapie. Enfermée dans ma bulle, sans regard posé sur moi, j’ai pu en studio me lâcher généreusement, me libérer de ma timidité, goûter à la joie de vivre. J’ai fini par devenir la voix de ceux qui peinent à s’exprimer, qui s’interrogent sur les questions de société. Mais j’ai du garder quelques séquelles car, en dehors de la radio, je reste une femme non plus timide mais réservée ». 

De sa réserve, la journaliste en sort parfois pour vibrer aux exploits de CR7, autrefois au Réal, aujourd’hui à la Juve.  Elle ajoute le goût des voyages et de la musique au football et s’intéresse également aux nouvelles technologies. Du reste, sa dernière émission « En tête à tête » a été diffusée en audio vidéo et direct live sur les réseaux sociaux  et ce fut un joli retour de compliments venus du Congo, bien sûr, mais également de France, des Etats Unis, des Antilles, du Togo…  Un véritable baume au cœur pour Shalyah Peggy Moukanza qui consacre, outre son emploi de secrétaire de direction, un temps précieux à ses émissions dans une vie soigneusement organisée à laquelle elle est obligée de s’astreindre, afin de donner tout son amour de Maman à ses deux jeunes enfants qu’elle chérit par dessus tout.

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Shaliyah

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