Médias : FFJ documente 235 cas d’atteinte à la liberté de la presse en 2014

Lundi 24 Novembre 2014 - 18:45

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L’ONG a fait constater une hausse par rapport à 2013 au cours de laquelle il a noté 119 cas.

L’association de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ),  a documenté, pour l’année 2014, deux cent trente cinq cas d’atteinte au droit d’informer et d’être informé en RDC. « Le taux élevé d’atteinte est le résultat des deux arrêtés que nous jugeons liberticides du ministre des Médias qui ont visé environ deux cents médias », a révélé FFJ dans un communiqué signé par son chargé d’assistance légale et d’aide judiciaire, Me Nkashama.

Kinshasa bat le record

Selon les statistiques relevées par cette ONG, Kinshasa tient la tête du peloton avec cent soixante-dix cas de violations des droits des journalistes et du public à l’information, au regard du nombre des médias visés par les arrêtés du ministre Mende pris en août 2014. La ville-province de Kinshasa est suivie du ventre mou de la RDC, la province du Nord-Kivu, avec vingt cinq cas (avec les cinq derniers médias fermés), talonnée respectivement par son voisin du Sud-Kivu (neuf cas). La province du Katanga et celle du Bas-Congo sont  ex-æquo avec six cas, alors que le Maniema et le Kasaï oriental sont également ex-æquo, avec quatre cas.

La province du Kasaï-occidental, la province du Bandundu et celle de l’Equateur s’équivalent avec, chacune, trois cas. Par contre, la province-orientale, la moins malmenée s’en sort avec deux cas seulement.

S’agissant des typologies des violations, FFJ note que journalistes et médias ont été plus menacés, harcelés ou à l’extrême, fermés puis rouverts avec cent soixante-dix cas. La typologie est suivie de celles des journalistes agressés ou maltraités avec vingt et un cas, des journalistes interpellés et incarcérés ex-æquo avec quinze cas pour chaque typologie.

Les « pressions économiques et administratives » suivent avec cinq cas, puis les « journalistes en prison », deux cas, et les typologies de « journalistes portés disparus puis retrouvés », un cas, et « journalistes tués », un cas.

De l’avis de cette ONG, comparativement à l’année 2013 où le total était de cent dix-neuf cas,  la province de l’Equateur battait le record avec trente cas talonnée de près par celle du Nord-Kivu avec vingt-neuf cas puis de Kinshasa avec vingt-sept. Les provinces du Katanga, du Kasaï-occidental, Maniema et Orientale, du Bas-Congo, du Sud-Kivu, du Kasaï-oriental et du Bandundu suivent avec, respectivement, sept, six, six, six, quatre, deux, un et un cas.

FFJ note, quant à la typologie de violations la plus menacée pour cette période, que la tendance reste la même qu’en 2014 : le nombre élevé des journalistes menacés, harcelés, torturés, suivi des journalistes maltraités. L’ONg relève par ailleurs, la grande différence selon laquelle, deux journalistes ont été tués en 2013, contre un seul en 2014.

La publication du rapport annuel de FFJ intervient, note-t-on, quelques heures avant les cent jours – jours pour jours – depuis que le journaliste Mike Mukebayi, directeur de RD-Congo News, un périodique paraissant à Kinshasa, a été arrêté et gardé en détention à la prison centrale de Makala.

A l’occasion, l’ONG a également publié « Justice & journalistes en République démocratique du Congo », une publication qui documente toutes les procédures judiciaires visant les journalistes sur l’ensemble du territoire national.

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: des professionnels des médias à l'Inspection générale de la police/Photo John Bompengo-RO.