Médias : FFJ relève un mois d’octobre sombre pour les journalistes

Mardi 10 Octobre 2017 - 17:39

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Pour cette ONG de promotion et de défense de la liberté de la presse, la RDC est en train sciemment ou inconsciemment de s’affirmer comme une terre prédatrice de la liberté de la presse.

 

L’organisation de défense et de promotion de la liberté de la presse Freedom for journalist (FFJ) a noté que le mois d’octobre est considérablement sombre pour les journalistes exerçant sur le territoire de la RDC. L’ONG a noté, pour cette période, diverses typologies de violations du droit d’accès aux sources d’information pour les journalistes et le droit à l’information reconnu au public.

Selon cette association, à la première semaine du mois d’octobre, Jules Butu, directeur de la radio Voix de votre communauté (VVC), station privée émettant à Tshikapa, dans la province du Kasaï, a été  l’objet, le 6 octobre, d’un mandat de comparution du parquet de grande instance de Tshikapa à la suite de la plainte d’un élu local qui le poursuit pour diffamation. Alors que Cikuru Mihigo, journaliste à la Radio Mugote, une station émettant sur Idwji, une île située dans la province du Nord-Kivu, a été interpellé, début octobre 2017, par un agent local de l’Agence nationale des renseignements (ANR) qui lui reproche de détenir un ordre mission autre que celui émis par l’ANR. « Il a été libéré vingt quatre heures plus tard, soit le 5 octobre contre paiement d’une caution de 80 dollars américains », a regretté FFJ dans son monitoring du 10 octobre.

Cette organisation a également relevé qu’un autre journaliste, Chadrack Majaliwa, est donné pour disparu, un jour avant l’interpellation de Chukuru Mihigo, soit le 4 octobre. Il est le reporter pour le compte de Radio Ngoma Amani, une station émettant à cheval entre Tanganyika et Baraka, deux localités situées à Fizi, une cité située à 200 km de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu. FFJ a souligné que les auteurs de l’enlèvement du journaliste ne sont, jusque-là, pas identifiés mais une présence des éléments des Forces armées de la RDC dans le voisinage de la radio avait été signalée. Alors que Médard Lwango Msafiri et Useni Ndixy, deux journalistes à Radio Baraka, une autre station émettant à Fizi, ont été interpellés par des éléments identifiés comme membres des Fardc. « Lwango a été interpellé en pleine présentation du journal le lundi 2 octobre 2017 au moment où il diffusait la déclaration d’un chef coutumier sur la présence d’une milice locale qui appuierait l’armée régulière aux prises avec une autre milice », a précisé FFJ.

Pour cette ONG de promotion et de défense de la liberté de la presse, l’Est comme le centre de la RDC ressemblent au Kidal malien avec leurs milices comme le Mouvement pour l’unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest et le Mouvement pour la libération de l’Azawad. « C’est une sorte de terre sans loi et où le journaliste paye le plus lourd tribut, victime de l’excès de zèle des détenteurs de la puissance publique. La RDC est en train sciemment ou inconsciemment de s’affirmer comme une terre prédatrice de la liberté de la presse », a souligné FFJ.

Lucien Dianzenza

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