Médiation : la Cénco poursuit malgré tout ses consultations

Vendredi 18 Novembre 2016 - 15:24

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Nonobstant la nomination du nouveau Premier ministre, les évêques catholiques croient avoir les bonnes raisons de continuer leur mission de bons offices entre les acteurs politiques dans la perspective d’aboutir à un large consensus pour l’intérêt supérieur de la nation.

https://lh3.googleusercontent.com/-YmGD5_Y3-_E/UTUdN7-WDiI/AAAAAAABDqQ/7rfh2XxUO6w/IMG_1078.JPG?imgmax=500À la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco), c’est à peine que les évêques catholiques commentent la nomination du nouveau Premier ministre estimant n’avoir aucun avis particulier à émettre. L’Église catholique, qui a plutôt ses idées ailleurs, pense ne pas lâcher du lest dans sa quête d’un consensus plus large entre acteurs politiques amorcée depuis quelques jours à l‘initiative de Joseph Kabila. Alors qu’une certaine opinion pense que cette médiation des évêques allait automatiquement prendre fin avec la nomination de Samy Badibanga à la primature, la Cénco continue de tenir d’une main de ferme le processus censé déboucher sur un consensus plus large de l'accord politique du 18 octobre issu du dialogue.

C’est autant dire que la nomination du nouveau Premier ministre ne met pas un bémol à l’obstination des évêques à arrondir les angles pour un nouveau compromis politique susceptible de mettre définitivement fin à une impasse politique ayant la peau dure. C’est du Vatican que la Cénco a reçu les encouragements nécessaires pour continuer sa mission de bons offices par le biais d’un message du pape François adressé au président de la Cénco, Mgr Marcel Utembi Tapa, à l’occasion de la clôture de l’année de la miséricorde. Dans son message, le souverain pontife encourage les leaders politiques et religieux à « initier ou poursuivre toute action visant à construire des ponts entre vous, et non pas des murs ».

Cet appel à s’engager pour le bien commun a été plutôt bien perçu par les évêques catholiques qui affirment avoir les bonnes raisons de continuer leurs consultations pour l’intérêt supérieur de la nation.  Entre-temps, le ministre belge des Affaires étrangères qui a pris acte de la nomination de Samy Badibanga a dit « espérer que cette désignation permettra d’ouvrir l’espace des libertés démocratiques ».  Didier Reynders a également déclaré « soutenir les tentatives de la Conférence épiscopale nationale du Congo pour rendre l’accord issu du dialogue plus inclusif ». Sur la même lancée, le chef de la diplomatie belge a invité « toutes les parties en présence à trouver, avant le 19 décembre, un accord politique pour donner la meilleure chance à une transition pacifique, la plus brève possible, et permettre la tenue d’élections apaisées et crédibles dans l’esprit de la Constitution ».

Des déclarations qui, faut-il le dire, apportent de l‘eau au moulin de la Cénco ragaillardie à l’idée d’être sur la bonne voie quoique, dans son dernier discours sur l’état de la nation, Joseph Kabila ait semblé couper court cette démarche en annonçant que l’accord politique issu du dialogue constituait « la seule feuille de route mise au point par les Congolais eux-mêmes » tout en accusant le Rassemblement (sans le citer) de peu d’intérêt à la quête de solution aux différends qui les opposent. Jusqu’où les évêques catholiques entendent-ils aller dans leur médiation et pour quel résultat ? En tout cas, les prochains jours nous en diront davantage sur la nouvelle dynamique impulsée par la Cénco et qui requiert d’ores et déjà le soutien de l’UDPS et du Rassemblement qui croient encore aux vertus d’un nouveau dialogue plus inclusif.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

L’abbé Donatien Nshole, secrétaire général intérimaire de la Cénco

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