Mémoire : Marcel Gotène aurait eu 80 ans cette année

Jeudi 21 Février 2019 - 19:57

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Le peintre, considéré comme l’un des plus prolifiques d’Afrique, est né vers 1939 à Yaba, district d’Abala, au Congo, et est décédé le 19 février 2013 à Rabat, au Maroc, à l’âge de 74 ans. Il aurait soufflé ses quatre-vingts bougies cette année. Bref retour sur un artiste emblématique qui a laissé son empreinte dans le paysage pictural local et international.

 « L’art de Marcel Gotène jamais ne laisse indifférent. Son univers à la fois distant et fraternel, magique et géométrique, de fort coloriage autant que de célébration du noir et du blanc, bref complexe à souhait, atteste d’une infatigable invention de forme. La plus authentique d’Afrique », commentait le poète et anthropologue Jean Blaise Bilombo Samba, dans "Marcel Gotène et son œuvre", publié en 2009, lors du colloque international « Vers le monde merveilleux de Gotène ».

Une peinture sans doute juste de l’œuvre de Gotène d’apparence décorative, où se dissimule souvent un message d’ordre sociologique, politique, religieux ou mystique. Dans son travail, Gotène veillait au maintien de l’harmonie entre le minéral, le végétal, l’animal et l’humain, pouvant aller jusqu’à l’osmose, avec toutefois une invite au spectateur à « ouvrir l’œil » à travers les méandres de la vie.

Marcel Gotène fit son apprentissage à l’Ecole de peinture de Poto-Poto, sous la protection de Pierre Lods. Bien qu’impressionné par Zigoma, Thango et Bonguila, il trouve son propre chemin artistique qui fait de lui presque un génie.

Artiste peintre, sérigraphe, tapissier prolifique, Gotène est admiré mais parfois haï, imité mais jamais égalé. Il laisse une œuvre colossale qui lui a valu plusieurs prix ainsi que d’importantes distinctions parmi lesquelles, le grand prix de la maison de l’Afrique décerné par la société internationale des Beaux-Arts à Paris, en 1972 ; le grand prix de la société Agip-Recherche Congo, en 1987 ; la médaille du dragon chinois pour l’ensemble de son œuvre décernée par l’ambassade de la République populaire de Chine au Congo, en 1988.

Au Congo, au-delà de l’exposition qu’a inaugurée le président de la République en février de l’année dernière, dont l’appui apporté à Marcel Gotène a été constant jusque dans ses derniers instants, débute une magnifique aventure qui verra progressivement l’œuvre de l’artiste s’imposer comme l’un des trésors de l’art pictural moderne. Et l’on peut être certain que, très vite, les plus grands musées de la planète solliciteront la Fondation Gotène créée quelques années déjà, et dont le siège provisoire se trouve dans l’enceinte de l’immeuble Les Manguiers (Les Dépêches de Brazzaville), afin qu’elle organise chez eux des expositions prestigieuses.

« L’idée de la fondation est née après la disparition de l’artiste en 2013. Nous nous sommes aperçus qu’on avait un trésor entre nos mains. Il était nécessaire de créer une fondation qui soit un lieu d’exposition de ses œuvres pour immortaliser sa mémoire », confiait Yaba Gotène, fille aînée de l’illustre peintre et directrice de la fondation éponyme.

 

 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Marcel Gotène posant avec le Grand Prix d’Art remporté en 2007

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