Meurtres des civils à Kinshasa : la démission du ministre provincial de la Sécurité réclamée

Vendredi 1 Novembre 2019 - 13:10

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L’Eglise du Christ au Congo (ECC) s’est insurgée contre les assinats, en début de semaine, de deux conducteurs de moto et un administrateur-gestionnaire d’un centre de santé, par des éléments de l’armée et de la police qui ont tiré sur eux à bout portant, en l’espace de trois jours. Elle a exhorté l’assemblée locale à initier une motion contre le ministre Dolly Makambo.

Le directeur de la communication et presse de l’ECC a fait part, le 31 ocotobre, de la stupéfaction du président national de cette église, le révérend Dr André Bokundoa- bo-Likabe, suite au meurtre de trois civils innocents à Kinshasa. Réaffirmant son rôle de défense de la sacralité de la vie humaine, l'EEC exige des poursuites exemplaires contre les auteurs de ces actes. Elle en appelle notamment aux ministres de l’Intérieur et de la Justice du gouvernement central à s’investir en vue de mettre définitivement fin aux dérapages intentionnels et inacceptables des forces de l’ordre.

Cette confession religieuse recommande également à l’assemblée provinciale de Kinshasa d’initier une motion contre le ministre provincial en charge de la sécurité, Dolly Makambo. Elle rappelle, par ailleurs, aux forces de l’ordre de la République leur mission régalienne qui est celle d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ainsi que de défendre l’intégrité du territoire national.

Pour rappel, deux conducteurs de moto ont été abattus par des éléments de la police en début de semaine dans la commune de Kasa-Vubu. La troisième victime, l’administrateur-gestionnaire du centre de santé Vijana, situé dans la commune de Lingwala, en face de la Radiotélévision nationale, a été abattue par l’un des policiers commis à la garde du ministre provincial de la Sécurité.

Selon des témoignages et des vidéos qui ont circulé, une altercation liée à un conflit foncier a opposé les policiers commis à la garde du ministre provincial, venus dans l’enceinte du centre de santé à bord de leur véhicule d’escorte, et les responsables de cette institution sanitaire. L’un des policiers a tiré à bout portant sur la victime qui a succombé sur place.

Juste après son forfait, ce groupe de policiers a pris la fuite en escaladant les murs de ce centre. En réaction, la population, qui a participé à la poursuite des fugitifs, a également brûlé la jeep à bord duquel ils étaient venus.

Le commissaire provincial de la police nationale/ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, avait reconnu que l'auteur du troisième meurte était bel et bien l'un des policiers commis à la garde du ministre Dolly Makambo. Refusant de porter la responsabilité des actes posés par ces policiers, il a indiqué que la police ne contrôlait pas des gardes mis à la disposition des autorités.

Aux dernières nouvelles, le ministre Dolly Makambo aurait été entendu par la justice militaire, dans le cadre de cette dernière affaire qui implique sa garde rapprochée.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le ministre provincial de la Sécurité, Dolly Makambo

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